Le rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum -- en liquidation judiciaire depuis mi-mars pour des raisons financières -- est poursuivi pour "agression sexuelle" après une plainte déposée par un militant LGBT. Il a toujours nié les faits et ses soutiens dénoncent un procès politique.Tête baissée cachée dans un bonnet noir, l'homme de 48 ans flottant dans une chemise blanche et un jean se tenait à peine droit sur sa chaise jeudi pendant l'audience devant la Cour d'appel de Casablanca."Son état de santé est grave, il ne peut se tenir debout cinq minutes sans supporter sa tête, il est dans l'incapacité de se concentrer ou de répondre à des questions", s'est alarmé Me Mohamed Messaoudi, rappelant que son client avait perdu une trentaine de kilos en détention depuis son arrestation en mai 2020.En réponse, le parquet a affirmé que le journaliste était dans "un bon état général", en citant l'expertise du médecin de prison qui assure son suivi."Si son état de santé est bon, pourquoi le médecin le visite chaque jour?", a tonné Me Messaoudi. La défense a demandé une contre-expertise médicale qui a été refusée, tout comme la nouvelle demande de liberté provisoire, déposée après plusieurs refus. Le procès a été renvoyé au 10 juin.L'état de santé d'un autre journaliste, Omar Radi, en détention préventive depuis dix mois, inquiète également ses soutiens. Le reporter indépendant engagé dans la défense des droits humains est poursuivi pour "viol" et pour "atteinte à la sécurité intérieure de l'Etat" avec "financement de l'étranger", deux affaires différentes instruites et jugées conjointement.Lui aussi clame son innocence, ses soutiens dénonçant également un "procès politique" destiné à faire taire les voix critiques. Les autorités marocaines, elles, mettent en avant l'indépendance de la justice et la conformité des procédures.Leurs cas mobilisent au Maroc et à l'international: des défenseurs des droits humains, des intellectuels, des hommes politiques et des journalistes réclament qu'ils soient jugés en état de liberté. L'organisation Reporters sans frontières a appelé mardi le roi Mohammed VI "à user de son influence" pour les libérer.
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