CôteIvoire: l'ONU lance une enquête sur les violations des droits de l'Homme

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GENEVE (AFP)

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a décidé vendredi de créer une commission d'enquête internationale indépendante sur les violations qui auraient été commises depuis la présidentielle de fin novembre 2010 en Côte d'Ivoire, pays menacé d'une guerre civile.

Une résolution en ce sens, initiée par le groupe des pays africains, a été adoptée par consensus des 47 membres du Conseil, au dernier jour de sa 16e session.

Le texte demande "de mettre en place une commission d'enquête internationale et indépendante, nommée par le président du Conseil (...) afin de mener des investigations sur les faits et les circonstances concernant des allégations de sérieux abus et violations des droits de l'Homme commis en Côte d'Ivoire à la suite de la présidentielle du 28 novembre".

Il s'agit, ajoute-t-il, "d'identifier les responsables de ces actes et de les traduire en justice".

Appelant les Ivoiriens à collaborer avec les experts de l'ONU, il stipule que les conclusions de cette enquête soient présentées à la prochaine session du Conseil en juin.

Il recommande que l'Assemblée générale de l'ONU transmette ces résultats à "toutes les instances pertinentes".Cela pourrait concerner, selon un diplomate occidental, la Cour pénale internationale.

La résolution appelle à la cessation immédiate des violences, notamment contre les femmes, et condamne fermement toutes les "atrocités".

Le Conseil rappelle aussi son soutien à Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle par la communauté internationale, face au président sortant Laurent Gbagbo qui refuse de quitter le pouvoir.

Cette résolution intervient alors que la situation en Côte d'Ivoire ne cesse de se détériorer comme Navi Pillay, Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, l'a dénoncé récemment dans un rapport pointant du doigt la responsabilité des hommes du président sortant.

Ce rapport dit que "les membres des forces de défense et de sécurité loyales à Laurent Gbagbo ont fait un usage excessif et mortel de la force pour réprimer les opposants politiques".

Dans une résolution adoptée en décembre, le Conseil avait déjà dénoncé des "enlèvements, disparitions forcées, détentions arbitraires, exécutions sommaires, actes de violence sexuelle, interdiction des réunions pacifiques, assassinats et destructions de propriétés".

Vendredi, les membres du Conseil ont réitéré leurs vives inquiétudes.

"La crise en Côte d'Ivoire est le résultat de l'incapacité de M. Gbagbo à accepter les résultats d'une élection dont il a accepté la tenue.C'est un défi pour la démocratie", a estimé la représentante américaine Eileen Donahoe.

Ses collègues européens et français ont plus particulièrement dénoncé l'attaque à l'arme lourde menée à Abobo (Abidjan) par les forces du camp Gbagbo, qui a fait des dizaines de morts la semaine dernière."Ces atrocités pourraient constituer des crimes contre l'humanité", a insisté le représentant de l'UE.

Face à la menace d'une guerre civile et à la dégradation de la situation humanitaire, la communauté internationale tente de se mobiliser plus activement ces derniers jours.Jeudi, les dirigeants ouest-africains ont appelé l'ONU à renforcer le mandat de sa mission en Côte d'Ivoire (Onuci) et à imposer des sanctions "plus contraignantes" à l'encontre de Laurent Gbagbo.

Selon une source proche du dossier, des "discussions" sur la crise devraient avoir lieu dès vendredi au Conseil de sécurité à New York.

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