Le ministre de l'Energie du Zimbabwe, Elton Mangoma, a été arrêté pour la seconde fois en quinze jours vendredi, une action que le camp du Premier ministre Morgan Tsvangirai estime faire partie d'une stratégie délibérée pour le priver de sa majorité au Parlement.
L'avocat de M. Mangoma, Selby Hwacha, a indiqué à l'AFP que le ministre avait comparu devant un juge et qu'il devrait rester en prison jusqu'à son procès devant la Haute Cour du pays, fixé en juillet.
Selon Me Hwacha, le ministre est accusé d'irrégularités dans l'annulation d'un appel d'offres concernant l'achat d'équipements électriques.
Elton Mangoma avait été arrêté une première fois le 10 mars et inculpé d'"abus de pouvoir" pour ne pas avoir lancé d'appel d'offres avant d'acheter 5 millions de litres d'essence pour le pays.Il avait été remis en liberté cinq jours plus tard contre le versement d'une caution de 5.000 dollars.
La nouvelle arrestation "est destinée à empêcher la participation du ministre (qui est aussi député) aux travaux parlementaires prévus à partir de la semaine prochaine", a estimé l'avocat, accusant directement le chef de la police.
Le Parlement zimbabwéen doit désigner un nouveau président, après l'annulation par la Cour suprême de l'élection de Lovemore Moyo, un lieutenant de M. Tsvangirai.
Morgan Tsvangirai était arrivé en tête de l'élection présidentielle de 2008 face au sortant Robert Mugabe, mais il s'était retiré avant le second tour, pour cause de violence meurtrières contre contre ses partisans.Son parti, le MDC, avait néanmoins remporté les législatives.
MM.Mugabe et Tsvangirai ont formé en 2009 un gouvernement d'union destiné à apaiser la tension, mais ils réclament désormais tous les deux de nouvelles élections pour mettre fin à cette alliance contre nature, tandis que le climat politique redevient de plus en plus lourd dans le pays.
La co-ministre de l'Intérieur Theresa Makone, elle aussi membre du MDC, a indiqué à l'AFP qu'elle craignait une arrestation prochaine.
"J'ai été informée, de source crédible, que je pourrais être arrêtée.Au Zimbabwe, vous ne prenez pas de risque une fois que vous avez reçu une telle information, surtout un vendredi, cela veut dire que vous serez détenue pendant le week-end dans les sales cellules de la police", a-t-elle dit à l'AFP.
"C'est un coup bien calculé afin de réduire le nombre de députés MDC avant l'élection du président du Parlement", a estimé la co-ministre.
Robert Mugabe a estimé que des élections pourraient être organisées dès cette année mais le gouvernement a indiqué jeudi que le référendum prévu pour l'adoption d'une nouvelle Constitution, préalable à ce nouveau scrutin, ne pourrait avoir lieu avant septembre.
Morgan Tsvangirai, désormais favorable à un "divorce" d'avec M. Mugabe, a appelé la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), qui avait parrainé l'accord de partage du pouvoir, à dresser une feuille de route devant conduire à de nouvelles élections.
L'organisation régionale doit se saisir du dossier lors de sa prochaine réunion, jeudi à Livingstone, en Zambie.
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