"La famine est peut-être déjà en cours dans certaines zones, menaçant la vie de centaines de milliers de personnes. C'est inadmissible", a affirmé l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, lors d'une visioconférence internationale organisée par les Etats-Unis et l'UE.La diplomate américaine a déploré l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à organiser une réunion publique pour mettre fin à la crise. Une réunion à huis clos est prévue mardi prochain."Nous assistons à un cauchemar humanitaire (...). Nous ne pouvons pas laisser l'Ethiopie mourir de faim. Nous devons agir maintenant", a intimé Mme Thomas-Greenfield.Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, lauréat du prix Nobel de la paix 2019, a envoyé l'armée fédérale au Tigré en novembre 2020 pour arrêter et désarmer les dirigeants du TPLF (Front de libération du peuple du Tigré), parti qui était au pouvoir dans la région et défiait l'autorité du gouvernement central.Il avait alors promis une opération militaire courte, mais elle se poursuit aujourd'hui et de nombreux rapports font état d'atrocités, notamment le recours généralisé au viol.Les Nations unies ont déclaré que plus de 90% des quelque cinq millions de personnes vivant dans la région du Tigré ont besoin d'une aide alimentaire d'urgence. Un appel urgent a été lancé pour obtenir plus de 200 millions de dollars afin d'intensifier leur réponse."La famine sévit maintenant dans le Tigré", a déclaré Mark Lowcock, chef des opérations humanitaires des Nations unies. "Nous avons vraiment besoin que tout le monde se mobilise", a-t-il insisté.Les Etats-Unis ont annoncé un financement supplémentaire de 181 millions de dollars pour "fournir des denrées alimentaires vitales, des produits agricoles, de l'eau potable, des abris, des soins de santé et des services essentiels" aux personnes dans le besoin au Tigré. La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a pour sa part annoncé mercredi une aide de 250 millions d'euros "pour lutter contre la faim", dont 50 millions spécialement alloués au Sahel et à l'Afrique de l'Est.Mais l'acheminement de l'aide est bloqué par les belligérants."Pour éviter une catastrophe humanitaire, l'ensemble de la communauté internationale doit agir (...) rapidement et avec vigueur", a soutenu Janez Lenarcic, commissaire européen chargé de la gestion des crises.La directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID), Samantha Power, a accusé les alliés militaires de l'Ethiopie d'avoir "brûlé et pillé des semences et du matériel agricole et abattu des boeufs pour s'assurer que les champs restent en jachère, tant ils sont déterminés à éliminer les moyens de subsistance"."Ces mêmes forces ont menacé, intimidé, détenu et même tué des travailleurs humanitaires qui tentaient de nourrir les affamés", a-t-elle affirmé.
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