MODE - June Shop : " Je trouve mon inspiration dans la rue "

Comment est née June Shop ?_ L'idée est venue d'un constat simple : je ne trouvais pas de vêtement satisfaisant à la fois mon goût pour l'Afrique et pour la mode. Du vrai prêt-à-porter, pour tous les jours, pas des vêtements traditionnels, pas de vêtement de gala, mais tout simplement des vêtements actuels que je puisse porter tous les jours, pour sortir, aller en cours, au travail�?� J'ai commencé en 2001, avec une amie, en créant des sacs de plage en wax (tissus colorés africains), c' était le plus simple pour moi car je n'avais aucune formation en couture ! Au fur et à mesure j'ai complexifié les coupes et multiplié les modèles pour arriver aujourd'hui à 2 collections complètes par an, printemps-été et automne-hiver. C'est ce que j'appelle ma « Melting Mode ». Je fais des petites séries de pièces uniques, du 34 au 50 pour toutes les femmes, toutes beautés, une certaine idée du chic parisien ! Que je vends dans ma boutique du 18e ouverte en 2006 et depuis peu en ligne !Qui vous a influencé ? Avez-vous des stylistes qui vous ont inspiré ?_ Je suis complètement autodidacte, quand j'ai commencé j'étais étudiante en philo et en même temps je travaillais à mi-temps dans une agence photo. Je n'étais pas du tout dans le milieu de la mode, donc je fonctionne plutôt en terme de goût. Mes influences sont plutôt à chercher du côté des mes souvenirs d'enfance (ma mère me faisait mes robes), de la littérature, du cinéma, de la musique, etc. Il y a toutefois beaucoup de stylistes dont j'admire le travail, le regretté Alexander Mc Queen, Christian Lacroix pour son utilisation incroyable des motifs et des couleurs, JP Gauthier pour con grain de folie, mais disons que je regarde leur travail comme on regarderait des �?uvres d'art, mes vraies sources d'inspiration je les trouve dans la rue, le métro, dans les rencontres que je fais chaque jours.Quel avenir voyez vous pour June Shop ? _ J'ai pas mal de projets en chantier, mais disons que là je travaille tout particulièrement sur le développement de la boutique en ligne, www.store.juneshop.net , la distribution de la marque en province et à l'étranger et la pérennisation de mon atelier de confection au Cameroun.Comment décrivez vous la Femme June Shop ?_ Je n'aime pas trop stéréotyper les femmes, mais on va dire que la femme JuneShop est une femme bien dans son corps, qu'elle soit fine ou ronde, et bien dans son temps. Une femme qui s'assume telle qu'elle est et qui ne cherche pas à se fondre à tout prix dans la masse, une femme forte et ouverte d'esprit, qui prend soin d'elle, qui est coquette tout mais qui ne se prend pas au sérieux car la mode n'est que de la mode. Disons que la femme JuneShop est fashion sans être victime !Quels conseils pour un styliste qui aimerait se lancer ?Travail, travail et travail, il n'y a pas de secret! La créativité et la motivation ne suffisent pas ! Il ne faut pas compter ses heures et ne pas avoir peur d'enfoncer les portes. Il faut à la fois savoir convaincre mais aussi et surtout convaincre, vendre son produit, se renouveler, être capable de se remettre en question, bref 1001 chose qui parfois sont bien éloignées de ce qu'est la création en elle-même, ce qui peut souvent être frustrant�?�De quel vêtement , pièce de votre collection êtes-vous le plus fière ?_ J'aurais du mal à choisir car chacune de mes créations est liée à moi, à ce que je suis et ce que j'aime, même si cela ne veut pas dire que je les porterai toutes ! Disons qu'un de mes meilleurs souvenir est lorsque j'ai fait à quatre mains avec ma mère une robe en voile dos-nu extra-longue mélangeant différentes matières, un véritable challenge, mais très réussi donc au final très gratifiant ! A l'image d'un Maxime Simoëns ou d'Alexandre Vauthier, trouvez-vous la nouvelle vague de créateurs français plus audacieuse ? Et vous-même , vous placez vous dans cette veine ? _ ça peut paraître très étrange pour une styliste mais je ne suis pas du tout ce qui se passe dans le petit monde de la mode, je me nourris ailleurs�?�je serais donc bien incapable de me placer dans quelque veine que ce soit�?� Propos recueillis par Wendy Bracat