Algérie: deux journalistes dénoncent leur arrestation "arbitraire"

Infos. Les deux journalistes algériens Khaled Drareni et Ihsane El Kadi, arrêtés à la veille des élections législatives avant d'être relâchés samedi, ont fait le récit de leur interrogatoire, dénonçant des arrestations "arbitraires" et un "acharnement" judiciaire.

Algérie: deux journalistes dénoncent leur arrestation "arbitraire"
"J'estime que vous êtes en droit de savoir que deux journalistes et un homme politique (Karim Tabbou) ont été arbitrairement arrêtés et séquestrés sans raison apparente", a écrit samedi soir sur sa page Facebook Khaled Drareni, directeur du site d'information Casbah Tribune et correspondant en Algérie pour la chaîne francophone TV5 Monde et pour Reporters sans frontières (RSF).Le journaliste, symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie, a été interpellé jeudi et conduit à la caserne Antar, dans la périphérie d'Alger, pour y être interrogé par les services de sécurité.Condamné à deux ans de prison pour "incitation à attroupement non armé" et "atteinte à l'unité nationale" après avoir couvert une manifestation du mouvement de contestation du Hirak en mars 2020, il a été remis en liberté provisoire en février et attend depuis un nouveau procès, sous contrôle judiciaire.Le directeur de médias Ihsane El Kadi, proche du Hirak, et l'opposant Karim Tabbou, ont été interpellés le même jour et détenus au même endroit.M. El Kadi, directeur des sites d'information Radio M et Maghreb Emergent, a affirmé avoir été interrogé sur "le financement d'opérations précises", notamment le recours au financement participatif pour un prix de journalisme d'investigation, et sur la formation en 2015 de ses journalistes dans le cadre d'un projet de coopération avec l'Agence française de développement médias."L'acharnement sécuritaire et judiciaire que je subis depuis un an dans la continuité de l'emprisonnement de Khaled Drareni et de la censure de nos deux sites d'information doit cesser", a-t-il écrit dans un communiqué samedi.Accusé de "diffusion de fausses informations à même de porter atteinte à l'unité nationale", de "perturbations des élections" et de "réouverture du dossier de la tragédie nationale" des années 1990 (guerre civile de la "décennie noire", 1992-2002), il se trouve sous contrôle judiciaire depuis le 18 mai.Au moins 222 personnes sont actuellement incarcérées en Algérie pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien. sc/agr/mdz

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