Face au président sortant Edgar Lungu, le principal opposant, Hakainde Hichilema ou "HH" comme il est surnommé, a appelé les sept millions d'électeurs zambiens à faire "changer le gouvernement" pour "sortir de cette économie effondrée".
Affichant une confiance décontractée, en costume bleu impeccable et chemise au col ouvert, l'homme d'affaires autodidacte aux sourcils broussailleux a déclaré: "Laissons le peuple zambien décider qui le dirigera", appelant la commission électorale à garantir un scrutin "libre et équitable".
L'homme politique de 59 ans, dont le discours était radiodiffusé depuis la cour de sa maison jaune pâle du sud-ouest de la capitale, entourée de pelouses impeccables, affronte M. Lungu, 64 ans, pour la troisième fois.
En tout, ils seront seize candidats.Mais le scrutin se resserre sur ce duel entre le président sortant et son rival de toujours, qui bénéficie du soutien de dix partis.
Arrivé dans la capitale la veille au soir, après plusieurs déplacements à travers le pays, "HH" a promis que dès la semaine prochaine "nous pourrons nous atteler à redresser l'économie"."Vous méritez mieux, vous avez assez souffert", a-t-il ajouté.
M. Lungu devait prononcer son dernier discours dans l'après-midi.
Mais à Lusaka, longtemps un bastion de son Front patriotique (PF), ses partisans, poings levés, ont continué à défiler dans les rues, distribuant pagnes et T-shirts de la couleur vert vif du mouvement.
Les meetings ont été interdits pendant la campagne, en raison de la pandémie de coronavirus, mais chaque camp a contourné la difficulté en distribuant des masques gratuits ou en sillonnant les quartiers en convois festifs et musicaux.
Les taxis collectifs ont rejoint ces défilés, klaxonnant à tout-va, leurs passagers réjouis, penchés par la fenêtre, agitant des drapeaux.
- "Assurer des élections paisibles" -
La campagne du président, a insisté sur sa volonté d'améliorer les infrastructures et de conserver dans le pays les richesses liées aux mines de cuivre.
"Nous avons vu beaucoup de développement en Zambie", assure l'un de ses militants, Kanguma Horeb, 36 ans, en casquette et sweat à capuche à l'effigie de son héros."Il a construit tellement de routes, d'hôpitaux, d'écoles", énumère-t-il, enthousiaste.
L'opposition, elle, a ciblé les townships, banlieues pauvres où l'inflation et la déception sur les promesses économiques du sortant sont terreau favorable. "Gagner sa vie, en tant que jeune, est devenu une galère", souffle à l'AFP Teddy Kandundu, 27 ans, à Matero, township densément peuplé à l'ouest de la capitale."Nos salaires sont peu pour vivre".
Les difficultés économiques ont érodé le soutien à Lungu, accusé d'avoir emprunté de manière insoutenable pour financer des projets d'infrastructure tape-à-l'-il alors que le coût de la vie montait en flèche.
Lungu, un homme grand et mince dont le sourire aux dents du bonheur s'affichent partout en ville, avait battu "HH" d'à peine plus de 100.000 voix en 2016.
Cette fois, les résultats devraient être connus d'ici dimanche.Et la commission électorale promet un scrutin "crédible".
Des violences sporadiques ont opposé militants des deux camps, incitant le président à déployer l'armée la semaine dernière, une mesure aussitôt dénoncée par l'opposition comme de l'intimidation.
Hichilema a appelé les militaires à "assurer des élections paisibles" sans "aider un parti politique en particulier".
Et l'un de ses porte-parole, Anthony Bwalya, a affirmé à l'AFP que "le régime en place ne reculera devant rien pour manipuler le vote".
Mais le PF a démenti toute tentative de fraude ou d'intimidation.
Lungu "va remporter l'élection haut la main", a prédit mardi son porte-parole Antonio Mwanza."Nous n'attendons aucune forme de violence" mais plutôt que "les perdants de l'opposition soient assez magnanimes, assez patriotes pour accepter la défaite", prédisait-il.
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