Les Algériens de France sont partagés sur les élections législatives du 12 juin

Rachid Oukaci, vit en France depuis 1965. Peintre en bâtiment, il a toujours participé à une élection dans son pays. En tant que résident algérien en France, sa voix est aussi importante que les autres, selon lui. À la sortie du bureau de vote du consulat d'Algérie situé dans le 11e arrondissement de Paris il affiche sa satisfaction «  L'expression même de la démocratie, c'est de participer au vote. Je n'ai raté aucune élection »

Ce point de vue n'est pas partagé par l'ensemble de la communauté algérienne vivant en région parisienne...Dans le 18eme arrondissement de Paris, dans le quartier de Barbès, des Algériens ont boycotté le scrutin....Nous rencontrons Amar et Smail, attablés à une terrasse de café.Ils dénoncent, une dictature, et réclament la libération de tous les détenus d'opinion« Il y a un contexte de violences, de répression énorme, et ce contexte là, on ne peut pas l'ignorer »affirme Amar, retraité, ancien cheminot. « C'est une mascarade d'élection, comme on a l'habitude de le voir depuis 1962 » ajoute Smail, commerçant dans le quartier de la Goutte d'Or.

D'autres algériens rencontrés n'ont pas souhaité voter, affichant leur colère devant les nouvelles conditions imposées par les autorités pour venir en Algérie en raison de la pandémie de covid 19. Il va encore falloir attendre pour connaître le résultat des élections législatives dans le pays. Le principal parti islamiste MSP, a revendiqué la victoire, mais l'autorité électorale locale dénonce des propos "infondés". Avec 70% d'abstention, le scrutin a particulièrement été boudé par les électeurs, un boycott impulsé par le mouvement contestataire du Hirak.