Karim Meckassoua, ancien candidat à l'élection présidentielle de décembre 2020 et député de la capitale Bangui, a été destitué pour son "rôle joué avec les groupes armés" en décembre, selon la Cour constitutionnelle, qui se fonde sur un rapport des experts de l'ONU publié le 25 juin 2021. Une semaine avant le scrutin du 27 décembre 2020, six des plus puissants groupes armés qui se partageaient alors la majeure partie de la Centrafrique, en guerre civile depuis 2013, se sont alliés au sein de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et ont lancé une offensive pour empêcher la réélection de M. Touadéra. M. Meckassoua "a tenté de persuader Ali Darassa", leader de l'Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), un des principaux groupes armés présents dans l'Est du pays, "de renforcer ses troupes afin de prendre Bangui", a poursuivi la Cour. "L'appartenance de Karim Meckassoua à des groupes armés et le fait d'inciter à la prise de pouvoir par la force concourent à sa déchéance pure et simple", a estimé la juridiction suprême. "Meckassoua espérait diriger un gouvernement de transition si le coup d'État de la CPC aboutissait", selon le rapport de l'ONU. L'ancien président de l'Assemblée nationale avait de son côté fait valoir que la Cour constitutionnelle était "incompétente". Le rapport des experts de l'ONU "n'est pas une décision de justice, c'est un instrument qui aide à constater et on ne peut pas se servir de ce rapport pour faire condamner quelqu'un", a estimé à l'AFP Gildas De Carême, coordinateur du Chemin de l'espérance, le parti de M. Meckassoua.Selon les Nations unies, M. Meckassoua se serait coordonné avec l'ancien chef de l'Etat François Bozizé, renversé en 2013 par une guerre civile, et dont la candidature à l'élection présidentielle avait été invalidée par la Cour constitutionnelle.Depuis le mois de janvier, les forces armées centrafricaines, largement assistées par des militaires rwandais et des paramilitaires russes, mènent une contre-offensive qui a permis de chasser les rebelles de la plupart des villes dont ils avaient pris le contrôle lors de leur offensive de décembre. En 2018, M. Meckassoua avait été démis de ses fonctions de président de l'Assemblée nationale, pour des soupçons de malversations financières.
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