Libye: Kadhafi appelle à cesser les frappes, les rebelles reculent dans l'est

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TRIPOLI (AFP)

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a exhorté mardi la coalition internationale à cesser les frappes contre ses forces qui repoussent dans l'est les rebelles sur la route de Syrte, avant une réunion à Londres du groupe de contact sur la Libye.

Une quarantaine de pays et d'organisations régionales sont attendus mardi dans la capitale britannique pour la première réunion du "groupe de contact" sur la Libye, chargé du "pilotage politique" de l'opération internationale dont le volet militaire est désormais sous commandement de l'Otan, et de la préparation de l'"après-Kadhafi".

"Stoppez votre offensive barbare et injuste contre la Libye", dit le dirigeant libyen dans un message publié par l'agence officielle Jana.

 "Laissez la Libye aux Libyens, vous êtes en train de vous livrer à une opération d'extermination d'un peuple en sécurité et de détruire un pays en développement", a ajouté le dirigeant libyen.

Et de poursuivre : "Vous ne réalisez pas en Europe et aux Etats-unis que cette opération militaire barbare et maléfique ressemble aux campagnes de Hitler alors qu'il envahissait l'Europe et bombardait la Grande Bretagne".

Le régime du colonel Kadhafi est confronté depuis le 15 février à une révolte populaire.Une intervention de la coalition internationale, autorisée le 17 mars par le Conseil de sécurité de l'ONU pour protéger les civils de la répression et dont l'Otan prend le commandement, a débuté le 19 mars.

 Les frappes aériennes sur des objectifs militaires du colonel Kadhafi ont arrêté son offensive contre Benghazi, bastion des rebelles dans l'Est, puis ont permis aux insurgés d'avancer rapidement et de reprendre villes et terminaux pétroliers de l'Est.Ces frappes ont été aussi menées en différents points du pays, notamment dans la banlieue de Tripoli.

La coalition internationale, dont les opérations seront désormais commandées par l'Otan, a poursuivi ses frappes lundi soir, menant des raids sur des positions des forces loyalistes dans les régions de Mezda (centre), Gharyan et Sorman (ouest), ainsi que sur Tajoura, près de Tripoli, selon différentes sources.

La coalition a par ailleurs bombardé Sebha (750 km au sud de Tripoli), fief de la tribu des Kadhadfa dont fait partie le colonel Kadhafi, "faisant plusieurs victimes", a indiqué l'agence officielle libyenne Jana.

Des avions et un navire de guerre américains ont attaqué lundi soir dans le port de Misrata (située à mi-chemin entre Syrte et Tripoli) un bateau des garde-côtes libyen et deux embarcations plus petites, a annoncé mardi le commandement américain pour l'Afrique basé en Allemagne.

 Les forces pro-Kadhafi progressaient cependant mardi dans Misrata, selon les rebelles, qui craignent "un massacre".

Au sol, les rebelles reculaient mardi sous le feu des forces de Kadhafi et se retrouvaient à plus d'une centaine de km à l'est de la ville de Syrte, dont ils veulent s'emparer, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les insurgés, qui avançaient victorieusement depuis dimanche, avaient été bloqués lundi soir a 60 km de Syrte par les forces du colonel Kadhafi.

Mardi matin, ils ont dû reculer face aux tirs nourris à l'arme lourde et au mortier des loyalistes, puis les tirs à l'artillerie lourde des forces de Kadhafi ont provoqué une débandade à l'arrière du front.

En début d'après-midi, les forces de Kadhafi bombardaient avec des obus les positions rebelles à l'entrée de Ben Jawad (140 km à l'est de Syrte).

Plusieurs insurgés ont déclaré à l'AFP qu'ils attendaient les "tirs des avions de Sarkozy" pour reprendre l'avantage militaire.

Washington a annoncé mardi qu'il allait dépêcher "rapidement" un émissaire à Benghazi, Chris Stevens, et que la secrétaire d'Etat Hillary Clinton rencontrera ce mardi à Londres un représentant de l'opposition au colonel Mouammar Kadhafi.

Dans un discours télévisé le président américain, Barack Obama, a justifié lundi soir sa décision d'intervenir en Libye, affirmant qu'elle avait "empêché un massacre", et affirmant le droit des Etats-Unis à agir "quand leurs intérêts et leurs valeurs sont menacés".

Il a cependant déclaré qu'il n'était pas question d'outrepasser le mandat de l'ONU pour chercher à renverser le dirigeant libyen par la force même s'il "ne fait aucun doute que la Libye et le monde se porteraient mieux si Kadhafi n'était plus au pouvoir".

Toutes les opérations militaires devraient passer mercredi sous la direction effective de l'Otan, dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU.

"Kadhafi doit partir immédiatement", ont estimé le président français, Nicolas Sarkozy, et le Premier ministre britannique, David Cameron, appelant dans une déclaration conjointe le Conseil national de transition (CNT), représentant des rebelles, à "instaurer un dialogue politique national" afin d'"organiser la transition".

M. Cameron a notamment dit qu'il espérait que la réunion de mardi "renforcerait et élargirait la coalition" internationale et que les dirigeants "discuteraient de la fourniture d'une aide humanitaire d'urgence" et "appelleraient à un processus politique qui permette au peuple libyen de décider de son avenir".

La conférence de Londres sur la Libye devrait décider que Mouammar Kadhafi soit jugé pour crimes contre l'humanité et non lui proposer l'exil, a affirmé mardi à l'AFP un porte-parole des rebelles.

Quelque 336.658 personnes, notamment des étrangers, ont fui la Libye depuis le début de l'insurrection mi-février et environ 9.000 de ces déplacés sont bloqués aux frontières avec l'Egypte et la Tunisie, selon l'ONU.

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