La commission électorale devait annoncer les résultats d'une soixantaine de circonscriptions dépouillées dans la journée, comme la veille.Mais avant de confirmer les totaux officiels en fin de journée, il apparaissait déjà clairement que "HH", homme d'affaires autodidacte de 59 ans, tenait toujours la corde, avec cependant des variations fortes d'une circonscription à l'autre.
Samedi soir, sur 62 circonscriptions seulement (40%), Hichilema obtenait officiellement 1.024.212 voix contre 526.523 pour M. Lungu.
Selon les totaux additionnés dimanche par l'AFP sur 41 circonscriptions supplémentaires, "HH" récupérait encore près de 820.000 voix contre près de 490.000 pour M. Lungu.
Charles Melupi, un porte-parole de l'opposition - dix petits partis alliés à l'UPND de M. Hichilema - a appelé dans la matinée le président sortant à "agir en homme d'Etat" et à admettre "rapidement" sa défaite "pour que le processus de passation de pouvoir et de réconciliation de ce pays puisse commencer".
Samedi les équipes de M. Lungu, 64 ans, et de son rival de toujours, "HH", que la rue appelle aussi "Bally", un terme affectueux désignant un père ou un aîné, avaient chacune donné leur champion gagnant, avançant leurs propres calculs.
En attendant les résultats définitifs, qui pourraient n'être connus que lundi matin, les Zambiens s'interrogent sur les intentions de M. Lungu.
Samedi soir, la présidence a annoncé que le parti au pouvoir, le Front patriotique (PF), réfléchissait à des recours possibles dans trois provinces traditionnellement acquises à l'opposition, estimant que le vote y avait été "caractérisé par des violences", rendant "l'exercice nul".
- "Victoire en vue" -
M. Melupi a estimé ces accusations "non fondées", affirmant que s'il y avait eu des tensions dans quelques bureaux de vote, c'était plutôt parce que "des citoyens ordinaires avaient réagi contre (les) responsables du PF qui tentaient de faire des choses illégales".
Evoquant le caractère fragmentaire des annonces de résultats partiels, il a rappelé que "par le passé, cela a donné l'occasion à ceux qui veulent manipuler les résultats de le faire, comme en 2016" lors du précédent scrutin très serré, que M. Hichilema avait perdu d'un peu plus de 100.000 voix.
"Préparez vous à fêter votre victoire!", a encore lancé le porte-parole.
"HH" a twitté en fin de matinée: "La victoire est en vue et j'aimerais demander le calme à nos membres et à nos partisans"."Nous avons voté pour le changement, pour une Zambie meilleure, libérée de la violence et de la discrimination.Soyons le changement pour lequel nous avons voté", a-t-il ajouté.
La campagne a largement porté sur les difficultés économiques et l'inflation dans ce pays riche en cuivre, qui a été le premier du continent à avoir fait défaut sur sa dette depuis la pandémie.
M. Lungu, avocat de formation, est critiqué pour avoir emprunté de façon déraisonnable, notamment auprès de créanciers chinois, pour financer une frénésie de projets d'infrastructures.Mais aussi pour son attitude de plus en plus inflexible à l'égard de l'opposition depuis son arrivée au pouvoir en 2015.
Samedi les observateurs avaient salué un scrutin généralement "pacifique, transparent et professionnel" mais la mission de l'UE a regretté des "restrictions aux libertés de réunion et de mouvement" liées à la pandémie mais aussi à des "abus de pouvoir".
Cinq jours avant le scrutin, M. Hichilema s'était plaint d'avoir été empêché de se rendre dans la province disputée de Copperbelt (centre) où M. Lungu faisait campagne le même jour.Son vol avait été annulé.
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