Le 22 septembre 2020, la police avait violemment réprimé une tentative de mobilisation de sept partis d'opposition, dont l'un des principaux, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto. Quelque 500 militants avaient été arrêtés et, un an plus tard, 124 partisans du MRC, dont des cadres, sont encore détenus sans procès, selon leurs avocats. Un collectif de 50 de ces derniers ont renoncé publiquement, le 9 septembre dernier, à les défendre face à "l'illégalité" et l'"arbitraire" de leur détention. Les autorités "devraient remettre en liberté, immédiatement et sans conditions, toutes les personnes arrêtées pour avoir exprimé leur point de vue politique ou pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique", plaident HRW et Amnesty International dans un communiqué conjoint. Elles les appellent aussi à "mettre fin à la campagne de répression contre les manifestants pacifiques et les détracteurs du gouvernement". "Lors d'un autre incident, le 18 septembre 2020, des gendarmes ont arrêté quatre membres du collectif de la société civile Stand Up for Cameroon, qui avaient participé à une réunion au siège du parti d'opposition Cameroon People's Party à Douala", déplorent également les deux ONG internationales, s'offusquant que ces activistes soient toujours "détenus arbitrairement", un an après. Ils sont poursuivis devant un tribunal militaire à Douala, la capitale économique. "Un an plus tard, la répression continue, des manifestations sont encore interdites et des manifestants politiques sont toujours en prison", regrette Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur l'Afrique centrale à HRW. Avec Amnesty. HRW accuse aussi les autorités d'avoir "passé à tabac de nombreuses personnes lors de ces arrestations ainsi que lors de leur détention". "Un an après avoir violemment étouffé des manifestations pacifiques, les autorités camerounaises continuent de recourir à leurs vieilles tactiques répressives", renchérit Fabien Offner, chercheur sur l'Afrique centrale à Amnesty international. Les autorités, elles, ont rétorqué à plusieurs reprises que les personnes arrêtées le 22 septembre 2020 étaient poursuivies notamment pour "tentative d'insurrection" ou de "révolution". Certaines ont déjà été condamnées pour ces chefs d'accusation.
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