Le gouvernement régional de l'Amhara a qualifié de "massacre" ces violences qui se sont déroulées dans et autour de la ville de Kobo (nord). Le groupe rebelle du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a toujours nié cibler des civils durant les combats face aux forces pro-gouvernementales, qui se sont propagés ces derniers mois du Tigré aux régions voisines de l'Amhara et de l'Afar. Les moyens de communication étant coupés, il est difficile de vérifier de manière indépendante les témoignages recueillis par l'AFP auprès de civils ayant fui dans des camps de déplacés à Dessie, ville située à 150 kilomètres au sud de Kobo. Selon ces habitants, les violences ont commencé le 9 septembre dans le village de Gedemeyu, à 7 kilomètres au sud de Kobo, après que des combattants du TPLF ont commencé à fouiller les maisons à la recherche d'armes. Les habitants les ont alors chassés. Les combattants s'en sont pris aux civils durant leur retraite vers le nord, puis sont revenus le lendemain et ont mené de nouvelles attaques. "Ils ont massacré des agriculteurs (...) et des travailleurs saisonniers venus des hauts plateaux voisins", a raconté un habitant de Kobo. "J'ai vu les cadavres de sept personnes dans l'enceinte d'une maison. Quatre d'entre eux appartenaient à la même famille", a-t-il déclaré, ajoutant en avoir vu "beaucoup" d'autres alors qu'il fuyait vers Dessie. Un autre homme a déclaré à l'AFP être retourné dans le nord pour constater les dégâts dans le village de Zobel et avoir vu des cadavres et des bâtiments détruits. "Lors d'un massacre à l'arme à feu, le TPLF a fait de lourds dégâts parmi les civils (...) Ils ont tiré à l'artillerie lourde sur des civils et des propriétés civiles", a-t-il affirmé, en ajoutant qu'un établissement de santé avait été touché et que des bâtiments gouvernementaux avaient été pillés. Le porte-parole du gouvernement de l'Amhara, Gizachew Muluneh a indiqué lundi soir sur Twitter avoir été "informé que plusieurs centaines de civils amhara ont été massacrés par les terroristes du TPLF" dans cette zone. "Nous rendrons public le nombre exact de personnes massacrées une fois que nous aurons enquêté sur le crime", a-t-il ajouté. Le TPLF a affirmé que ces affirmations étaient "totalement fausses" et appelé à une enquête indépendante.
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