"Je serai le président de tous les Cap-Verdiens, je serai un arbitre impartial, un contrôleur de l'action du gouvernement, un instrument de résolution des conflits, un président qui travaillera avec le gouvernement, les autorités locales, les syndicats et toute la nation cap-verdienne pour qu'ensemble nous relevions les défis auxquels nous faisons face", a assuré M. Neves dans la nuit de dimanche à lundi après sa victoire dès le premier tour.
M. Neves a parlé de "temps difficiles" et "d'énormes défis" économiques."Face à la crise aggravée par la pandémie, nous avons besoin d'un grand effort commun de toutes les Cap-Verdiennes et tous les Cap-Verdiens", a-t-il dit.
L'économie, dépendante à 25% du tourisme essentiellement européen, également tributaire des versements de la nombreuse diaspora et de l'aide au développement, a durement accusé le coup du Covid-19.La pandémie a accentué les effets d'une sécheresse aggravée ces dernières années.
Le Cap-Vert, dont les 550.000 habitants affichent un des PIB par individu les plus élevés d'Afrique de l'Ouest et ont connu des années de croissance soutenue, a subi en 2020 une récession historique de 14,8%.Il devrait renouer avec une croissance de 4,6% en 2021, selon la Banque africaine de développement.
La sortie de crise a dominé la campagne de la présidentielle, comme celle des législatives en avril.
M. Neves doit être investi cinq jours après la publication officielle des résultats, qui devrait prendre quelques jours.Une cohabitation politique s'ouvrira alors avec la majorité de centre droit.
Le Cap-Vert a reconduit le 18 avril la majorité absolue du Mouvement pour la démocratie (MpD) du Premier ministre Ulisses Correia e Silva (38 sièges), devant le Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert (PAICV, 30 sièges sur 72) auquel appartient M. Neves.
"Le peuple cap-verdien a fait son choix.Maintenant je vais tout faire pour que la cohabitation avec le nouveau président de la République se passe bien et pour que le Cap-Vert continue à gagner en matière de stabilité et développement", a affirmé lundi à l'AFP le chef du gouvernement.
- "Exemple de civisme" -
Le Cap-Vert est doté d'un régime semi-parlementaire faisant la part belle au Premier ministre, au gouvernement et au Parlement.Le président joue un rôle d'arbitre.
M. Neves, chef du gouvernement de 2001 à 2016, a déjà fait l'expérience d'une telle cohabitation dans des rôles inversés entre 2011 et 2016 avec le président sortant et membre du MpD Jorge Carlos Fonseca.
Depuis l'instauration du multipartisme en 1990, 15 ans après l'indépendance vis-à-vis du Portugal, le PAICV et le MpD se sont partagé le pouvoir et ont pratiqué une alternance sans heurts citée en exemple par les défenseurs d'une démocratie sur le reculoir ailleurs en Afrique de l'Ouest.La campagne présidentielle s'est à nouveau déroulée sans incident notable.
Les Cap-Verdiens de la dizaine d'îles composant l'archipel dans l'Atlantique au large du Sénégal et l'importante diaspora "ont donné un bel exemple de civisme", a souligné M. Neves.
M. Neves, 61 ans, l'a emporté avec 51,7% des voix, devançant largement Carlos Veiga, du MpD, selon des résultats provisoires publiés sur un site officiel.M. Veiga a recueilli 42,4%.
Le troisième des sept concurrents, tous des hommes, a obtenu 1,8% des votes.
Le long exercice de M. Neves comme Premier ministre a été marqué par l'établissement de relations avec la Chine, la signature d'un partenariat spécial avec l'Union européenne en 2007 et la présentation en 2008 d'un gouvernement majoritairement féminin.Il a aussi été caractérisé par d'importants travaux d'infrastructures, aéroports internationaux, barrages et routes.
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