Après avoir atteint les demi-finales du tournoi d'Indian Wells, où elle a chuté face la future lauréate Paula Badosa, la Tunisienne de 27 ans a fait un bond au classement WTA, en passant de la 14e à la 8e place.
Atteindre ce rang, "c'est un rêve qui devient réalité, j'ai toujours voulu être là", a-t-elle expliqué.
"Ce n'est que le début", a ajouté la Tunisienne, estimant "mériter cette place depuis longtemps" et disant son ambition de devenir numéro un mondiale.
Dans un entretien avec l'AFP en juillet à Tunis, elle se disait "très fière de représenter une nation entière, la Tunisie" aux JO de Tokyo, ainsi que "les Arabes et l'Afrique".
L'été dernier, la droitière a vendu deux de ses raquettes au profit d'hôpitaux locaux, quand la Tunisie était submergée par une terrible vague de Covid-19.
"C'était un devoir pour moi d'aider mon pays", a-t-elle expliqué après avoir réuni 27.000 dollars (environ 23.300 euros).
- "Onstoppable" -
La première fois qu'Ons Jabeur a crevé l'écran sur la scène internationale, c'était à l'Open d'Australie en janvier 2020.A l'époque classée 78e mondiale, elle devient la première joueuse d'un pays arabe à se qualifier pour les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem.Elle s'incline à ce stade contre l'Américaine Sofia Kenin, future championne.
En juin 2021, elle remporte le tournoi (WTA 250) de Birmingham, le premier titre sur le circuit principal pour une joueuse maghrébine.
En parvenant en huitièmes de finale à Wimbledon en juillet, elle devient "Onstoppable" pour les internautes tunisiens, un jeu de mots entre son prénom et "unstoppable", "inarrêtable" en anglais.
A l'AFP, elle a expliqué avoir "gagné en expérience et confiance" à partir de l'Open d'Australie."Les autres joueuses ont commencé à avoir peur de jouer contre moi (...) Ma façon de jouer reflète ma personnalité.En tant qu'être humain, j'ai beaucoup de sentiments et durant le match, je les exprime".
Sans oublier une note d'humour, comme quand elle transforme en pompes une chute sur le court, ou quand elle prend sa balle de tennis pour faire des jongles avec ses pieds comme une footballeuse.
Ons Jabeur a un message pour la jeunesse tunisienne: "rien n'est impossible".
"Durant ma carrière, nombreux sont ceux qui ont douté de mes capacités à arriver à ce niveau, mais ma confiance en moi et mon travail m'ont permis d'avancer", a-t-elle dit à l'AFP.
- "Rage de vaincre" -
Née le 28 août 1994 à Ksar Hellal, ce petit format de 1,67m pour 66 kg, a commencé très tôt le tennis, à Hammam Sousse, banlieue chic de la station balnéaire Sousse.
A trois ans, son club a pour seuls terrains les courts de tennis des hôtels voisins.
Nabil Mlika qui l'a entraînée à l'époque, se souvenait auprès de l'AFP en 2020 de "son dynamisme, de son application" et de "sa rage de vaincre".
A 10 ans, elle disait à sa mère qu'elle l'emmènerait "un jour boire un café à Roland-Garros", raconte-t-il."Elle l'a fait, c'est magique".
A 12 ans, la jeune prodige intègre le lycée sportif de El Menzah, à Tunis.
"Ons avait une facilité de gestes techniques exceptionnelle", a témoigné auprès de l'AFP l'ex-directeur technique de la Fédération tunisienne, Hichem Riani.
D'anciens camarades se souviennent d'une adolescente qui aimait affronter les garçons."Une fois, elle a participé à un tournoi et a gagné des matches, ce qui a démoralisé certains joueurs, vexés d'être battus par une fille", a raconté l'un d'eux, Mehdi Abid.
Après sa victoire à Roland-Garros en 2011 dans le tournoi junior, elle quitte la Tunisie, mais y revient régulièrement se préparer avec son entraîneur Issam Jalleli, et son mari et préparateur physique, Karim Kamoun.
"Dès le début, j'ai voulu une équipe technique composée de Tunisiens", disait-elle à l'AFP, pour montrer que "le Tunisien peut réussir et réaliser l'impossible à l'étranger".
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