Spécialisé dans l'ameublement, Steinhoff, dont le siège est en Afrique du Sud mais les racines dans le nord de l'Allemagne, près de Brême, peine à se relever d'un scandale financier qui a failli causer sa banqueroute il y a trois ans. Au total, les manipulations présumées du bilan de l'entreprise par le biais de transactions fictives s'élèveraient à plus de 1,5 milliard d'euros, selon l'accusation du parquet d'Oldenbourg, publié en mars. Des biens immobiliers auraient en outre été surévalués de 820 millions d'euros. Quatre anciens dirigeants ont été renvoyés en justice, mais le tribunal a décidé de scinder la procédure pour juger en priorité deux responsables vivant en Allemagne, selon un communiqué du tribunal. Celui-ci n'identifie pas l'entreprise, mais les détails permettent d'établir le lien avec le scandale autour du groupe sud-africain et le renvoi annoncé en mars. Deux accusés résidant à l'étranger seront jugés séparément pour "éviter un retard" de la procédure "en raison des restrictions de voyage" liées au Covid-19. Parmi les quatre accusés figure, selon la presse allemande, l'ex-PDG du groupe, Markus Jooste. Mais les identités des dirigeants pour lesquels un procès aura lieu n'ont pas été divulgués. L'affaire avait éclaté en décembre 2017, lorsque Steinhoff avait annoncé la démission de Markus Jooste et la découverte d'un "trou" de 6 milliards de dollars dans ses comptes. La nouvelle avait fait chuter de 95% les cours du titre du groupe coté à Francfort (Allemagne) et Johannesburg (Afrique du Sud), dont la dette est aujourd'hui estimée à plus de 10 milliards d'euros. Le scandale avait mis un coup d'arrêt à la croissance frénétique de cette entreprise allemande de meubles devenue en quelques décennies, à coup d'acquisitions internationales, le principal rival d'Ikea. Steinhoff avait notamment racheté l'enseigne française Conforama, revendue en 2020. Le groupe reste présent en Europe, Afrique, Etats-Unis, Australe, Nouvelle-Zélande. Parmi les principales capitalisations boursières de Johannesburg, la dégringolade du cours de Steinhoff a notamment mis en difficulté le premier fonds de pension des fonctionnaires d'Afrique du Sud, qui détient près de 9% de son capital. Le principal actionnaire du groupe, le milliardaire sud-africain Christo Wiese, a ainsi vu sa fortune personnelle baisser de 4,2 milliards à 1,75 milliard d'euros. ys/smk/els [object Object]
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