"Concernant les chiffres, il y a deux cas. Un qui a été confirmé - une jeune femme -, et il y a également un cas suspect", a déclaré un porte-parole de l'OMS, Tarik Jasarevic, lors d'un point de presse à Genève. "Il y a actuellement neuf cas contact identifiés", a-t-il ajouté. Le cas de contamination par la fièvre hémorragique Ebola a été détecté samedi à Abidjan chez une Guinéenne de 18 ans, arrivée en Côte d'Ivoire le 11 août en provenance de la ville guinéenne de Labé (nord), un trajet de plus de 1.500 km effectué par la route. La patiente suit actuellement un traitement dans un hôpital d'Abidjan, tandis qu'une opération de vaccination des agents du secteur de la santé contre le virus Ebola a débuté lundi. Des habitants d'un quartier de la capitale économique ivoirienne, où a séjourné la jeune Guinéenne, ont été vaccinés mardi, selon des journalistes de l'AFP. "On sait que la patiente a séjourné ici avant d'aller à l'hôpital, donc toutes les personnes aux alentours qui sont les cas contact devaient être vaccinées", a déclaré Pierre Demba, le ministre ivoirien de la Santé. Le ministre a dit compter "atteindre d'ici les prochains jours 2.000 personnes contact", ceux ayant voyagé avec la jeune femme contaminée et ceux ayant été en contact avec ces voyageurs. Des vaccinations du personnel soignant à Abidjan avaient commencé lundi. Par ailleurs, la recherche des cas contact de cette jeune Guinéenne se poursuit dans sa région d'origine en Guinée. "Actuellement tous les membres de sa famille se trouvent avec nous au centre d'isolement. On continue les investigations pour identifier les contacts", a expliqué à l'AFP le directeur préfectoral de la Santé (DPS) de Labé, le Dr Mamadou Hady Diallo. "On ne sait pas où la contamination a eu lieu. Si c'est ici à Labé, si c'est en dehors de Labé, notamment au cours du trajet qui l'a menée en Côte d'Ivoire en passant par la Guinée forestière", à N'Zérékoré, a-t-il souligné. C'est précisément en Guinée forestière que s'était déclenchée l'épidémie de 2021, mais aussi celle qui a frappé l'Afrique de l'Ouest entre la fin 2013 et 2016 et qui a tué plus de 11.300 personnes, principalement en Guinée (2.500 morts), au Liberia et en Sierra Leone, trois des pays les plus pauvres au monde. Un bilan sous-évalué de l'aveu même de l'OMS. - Souche Zaïre - L'OMS a jugé "extrêmement préoccupant" que le cas détecté en Côte d'Ivoire se soit déclaré à Abidjan, une métropole de plus de quatre millions d'habitants, deux mois après l'annonce de la fin de l'épidémie de 2021 en Guinée. "Concernant les premières investigations sur la séquence génétique du virus d'Ebola qui a été identifié à Abidjan, pour le moment nous n'avons pas d'indication que cette flambée en Côte d'Ivoire a un lien avec l'épidémie d'Ebola qui a sévi en Guinée plus tôt cette année", a fait remarquer M. Jasarevic. "Il faut faire d'autres investigations en laboratoire pour savoir s'il y a un lien avec une épidémie précédente quelconque", a-t-il ajouté. Le porte-parole a toutefois précisé que les premiers résultats montrent "qu'il s'agit probablement de la souche Zaïre du virus", à savoir le sous-type de virus Ebola qui a sévi en Guinée cette année ainsi que lors de la grande épidémie en Afrique de l'Ouest. Bien que la Côte d'Ivoire ait des frontières communes avec la Guinée et le Liberia, le pays n'avait enregistré aucun cas confirmé de la maladie à virus Ebola depuis 1994, l'année où un scientifique avait été infecté durant une épidémie chez les chimpanzés. L'épidémie en Côte d'Ivoire est la troisième sur le continent africain cette année après celles qui ont eu lieu en République démocratique du Congo et en Guinée.
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