"L'accès durable à l'aide humanitaire, y compris à des services sanitaires essentiels et du matériel médical, est une question de survie pour des millions d'Afghans et ne doit pas être interrompu", a alerté l'organisation internationale dans un communiqué. "Des mois de violence ont pesé très lourd sur le fragile système de santé afghan, qui faisait déjà face à des pénuries d'équipements indispensables en pleine pandémie de Covid-19", a ajouté l'OMS, appelant "toutes les parties à respecter et protéger les civils, le personnel médical, les patients et les structures sanitaires". Entre janvier et juillet, 26 établissements sanitaires ont été visés par des attaques et 12 professionnels de santé tués, faisant de la sécurité des structures sanitaires un "défi important", selon l'OMS. L'Afghanistan est tombé aux mains des talibans après une offensive fulgurante, avant même que n'expire le délai fixé par le président Joe Biden pour le retrait des derniers militaires américains, le 31 août. Bien que les talibans semblent bénéficier d'un accueil international moins réservé qu'au moment de leur régime draconien de 1996-2001, de nombreux pays donateurs d'aide humanitaire, à commencer par les Etats-Unis, restent sur leurs gardes. Washington a notamment martelé qu'il attendait des talibans qu'ils respectent les droits humains, notamment ceux des femmes. Dès lundi, Berlin, l'un des dix plus gros donateurs de Kaboul, avait annoncé suspendre son aide au développement, représentant environ 250 millions d'euros pour cette année. Le Fonds monétaire international (FMI) comme la Banque mondiale, pour le moment silencieux, pourraient devoir geler leur assistance financière au pays. Continuant d'opérer sur place, l'OMS souligne qu'à "Kaboul et dans d'autres grandes villes", les cas de "diarrhée, de malnutrition, de pression artérielle élevée, de symptômes analogues au coronavirus et de complications en matière de santé reproductive ont augmenté". L'organisation insiste par ailleurs sur le besoin "immédiat" de se concentrer "sur l'accès des femmes à un personnel de santé féminin", afin de pallier la non-mixité prônée par les talibans, adeptes d'une version ultrarigoriste de la loi islamique.
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