Ce sit-in, assure à l'AFP Altoum Ibrahim, est un moyen de "donner mandat aux militaires". "On est là depuis quatre jours et on restera même un mois s'il le faut", prévient ce manifestant venu de l'ouest du pays. "On veut un Conseil militaire, pas des civils ni rien d'autre", martèle-t-il. Une seule chose pourra les déloger, renchérit Hicham al-Awad, 43 ans, venu d'une province du nord de Khartoum: "un communiqué du Conseil de souveraineté du général Burhane qui limoge ce gouvernement." Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef du Conseil de souveraineté --constitué de militaires et de civils-- qui dirige la transition au Soudan, assure, lui, ne rien vouloir changer au plan annoncé après la "révolution" de 2019. Il a assuré lundi soir à l'ambassadeur britannique à Khartoum que l'ensemble des autorités de transition étaient "engagées pour le succès de la transition vers des élections libres et transparentes afin de former un gouvernement civil élu", rapporte l'agence de presse officielle Suna. Ce scrutin a déjà été repoussé fin 2020 après un accord de paix avec des rebelles qui a rebattu les cartes politiques du pays et qui devait solidifier la transition. En réalité, il a fait des déçus --les manifestants qui bloquent les ports de l'Est depuis un mois-- et dans sa foulée, les élections ont été reportées à fin 2023. "On veut un gouvernement de technocrates, pas de gens des partis", martèle Mohamed al-Awad, arrivé sur le lieu du sit-in dans l'après-midi à bord de dizaines de pick-ups mobilisés par des tribus des alentours de Khartoum. Autour de lui, des musiciens et danseurs folkloriques se déhanchent alors que le petit village de tentes aux portes du palais présidentiel s'apprête à entamer sa quatrième nuit de mobilisation. L'annonce de ce sit-in illimité fait craindre des tensions car les partisans d'un transfert complet du pouvoir aux civils ont eux aussi prévu de se mobiliser. Jeudi, ils appellent à "une manifestation d'un million de personnes" à Khartoum et ailleurs au Soudan. Mardi soir déjà, un défilé se tenait dans l'est de Khartoum aux cris de "Liberté, paix et justice" et "le peuple choisit les civils", ont rapporté des témoins.
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