"Plus de 250 combattants jihadistes sont arrivés dans les forêts de Rijana Chikun", a déclaré à l'AFP l'une de ces sources. Ces forêts se trouvent dans l'Etat de Kaduna, dans le Nord-Ouest du Nigeria, où plusieurs groupes criminels mènent des pillages, attaques et enlèvements. Cette année, plusieurs de ces gangs ont pris pour cible des écoles et des universités, enlevant plus de 1.400 élèves, selon l'Unicef. Ils agissent a priori sans motivation idéologique, même si des liens avec les groupes jihadistes du nord-est sont attestés depuis plusieurs années. Selon ces sources, des commandants de Boko Haram déjà dépêchés sur place "les ont formés aux maniements des armes", notamment "de canons antiaériens", "armes automatiques" et "à la fabrication d'engins explosifs". L'une de ces sources affirment qu'avec le déploiement de ces 250 combattants, il faut s'attendre "à des enlèvements et vols de bétails de façon imminente" dans la zone. Contactés par l'AFP, ni le porte-parole de l'armée ni les autorités de Kaduna n'étaient joignables vendredi après-midi pour confirmer cette information. Ces plus de 250 membres de Boko Haram font partie du groupe de Bakura, installé autour du lac Tchad, proche de la frontière avec le Niger, selon ces sources. Il s'agit de l'une des dernières factions de Boko Haram encore debout après la mort en mai dernier du chef du mouvement, Abubakar Shekau, qui, acculé par une offensive d'un groupe jihadiste rival, s'est suicidé en activant sa ceinture explosive. La mort de Shekau a marqué un tournant dans l'insurrection jihadiste qui ravage le Nord-Est du Nigeria depuis douze ans et permis au groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (l'Iswap), à l'origine de sa mort, de se renforcer. Ainsi, l'Iswap a pris le contrôle de la plupart des territoires du Nord-Est du Nigeria autrefois dominés par Boko Haram.
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