Dans un communiqué, la Commission des droits de l'homme de l'ONU au Soudan du Sud pointe du doigt les menaces et les actes de harcèlement et d'intimidation dont font l'objet d'éminents défenseurs des droits humains, journalistes et acteurs de la société civile. Des menaces crédibles contre leurs vies exercées par les NSS ont poussé certains d'entre eux à fuir le pays, mais leurs collègues et leurs familles continuent d'être harcelés, indique la Commission de l'ONU. "L'espace civique au Sud-Soudan s'érode à un rythme accéléré, sapant les efforts pour parvenir à une paix durable", déclare la présidente de la Commission, Yasmin Sooka, dans le communiqué. "Le rôle joué par des services de sécurité trop zélés pour prévenir la dissidence et les critiques, poussant des acteurs clés impliqués dans les processus constitutionnels et de justice transitionnelle à fuir le pays, décourage la participation des autres", ajoute-t-elle. La Commission a été établie par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU en mars 2016. Son mandat a été depuis renouvelé chaque année. Elle est chargée de recueillir les preuves des cas de violations flagrantes des droits humains et de désigner les responsables afin de les amener à rendre des comptes et de mettre fin à l'impunité. Selon Andrew Clapham, autre membre de la Commission, "le fait que l'Etat prenne pour cible d'éminents défenseurs des droits humains (...) va miner la confiance dans les processus importants que sont la justice transitionnelle, l'élaboration de la Constitution et les élections nationales, qui essentiels à la réussite de la transition envisagée par l'Accord de paix revitalisé" qui a mis fin en 2018 à la guerre civile. "Au moment même où le gouvernement appelle à la participation du public aux processus de transition, les services de sécurité nationale ont pris pour cible certains des leaders les plus éminents de la société civile du Soudan du Sud. Les NSS menacent la paix et doivent être maîtrisés", demande-t-il. Dix ans après son indépendance, le Soudan du Sud est plus fragile que jamais, avec un Etat embryonnaire, constamment menacé par les luttes de pouvoir et incapable de juguler la violence endémique. Fin juillet, une coalition de groupes de la société civile a appelé la population à descendre dans la rue contre le gouvernement, mais les autorités s'y sont opposées.
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