La constitution post-apartheid de cette jeune démocratie protège contre la discrimination basée sur l'orientation sexuelle. Mais au quotidien, homosexuels ou trans restent confrontés à de la stigmatisation et même de la violence. "On tue encore pour ça", dit Siphokazi Nombande, 42 ans, une des organisatrices. "Beaucoup ne comprennent pas que des personnes LGBTQI puissent exister. Ils veulent les changer en raison de qui ils aiment". Le confinement a amplifié les difficultés, obligeant des jeunes à rester au sein de familles ou d'un environnement qui n'acceptent pas leur identité. "Nous recensons plus de cas (de discrimination), plus de problèmes de santé mentale", souligne la militante. Dans ce contexte, l'organisation, avec le soutien financier de la municipalité de Johannesburg, de cette 17e édition annuelle de la Soweto Pride, dans ce lieu symbolique de la lutte antiapartheid, est un encouragement pour la communauté LGBTQI. "On voit encore de l'homophobie dans nos familles. Comment faire son coming-out au monde, si on ne peut pas le faire auprès de nos proches?", interroge Tshepiso Leeu, infirmière de 32 ans. "Il reste encore beaucoup de chemin avant de pouvoir dire, +allez, je suis LGBTI ou queer et j'assume+, sans risquer sa sécurité", dit-elle. Kagiso Sebetlela, 39 ans, ne veut pas être assigné à un genre. "Je croyais que la plupart de mes amis allaient me rejeter" mais son annonce est passée sans trop de grincements. "Ça me permet de venir ici pour la première fois. Je n'ai qu'une vie, pas deux", sourit Kagiso. "Il y a beaucoup de choses à fêter", dit Tshepiso Leeu. "Nous comptons. Nos artistes comptent, notre créativité, notre talent, notre travail comptent. Nous contribuons aussi à la société".
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