L'étudiante de 20 ans inscrite dans un prestigieux établissement français vient de publier "Je pars", un roman inspiré de son histoire. Dans un entretien accordé à l'AFP, elle a expliqué avoir "écrit ce bouquin pour régler quelques comptes", avec ceux qui lui avaient reproché sa disparition et l'avaient, pour certains, durement attaquée, lui déniant selon elle le droit de vivre sa vie. "Le livre au complet est une façon de dire: +je vous emmerde+", a-t-elle dit. Ces propos ont déclenché un torrent de réactions défavorables. Le mot-dièse Diary Sow est devenu viral au Sénégal, la vidéo a été abondamment partagée sur les réseaux sociaux en français et en ouolof, et ses mots ont fait la une de certains journaux. Les mots choisis passent très mal au Sénégal, où de telles paroles sont considérées comme beaucoup plus offensantes qu'en France et susceptibles de dégénérer en violences. Ils y sont encore plus difficiles à accepter de la part d'une jeune femme. Mais c'est aussi la teneur du message qui a choqué, valant à Diary Sow les reproches d'ingratitude et d'insolence. "Quel culot!", s'est étranglée Aminata Banel sur Twitter, "dans quelle société est-il normal de disparaître sans prévenir et laisser les gens te chercher des jours durant, ensuite revenir au pays sans les remercier de leurs efforts, et pour finir sortir un livre pour leur dire: +je vous emmerde+?". "Les gens se sont mobilisés, se sont inquiétés, ont cru au pire, ont prié pour un +je vous emmerde+", s'est indigné Yang, un autre internaute. Alioune Tine, ancien professeur de français à l'Université de Dakar et éminent défenseur des droits, a été l'un des rares à prendre le parti de la jeune femme. "Elle a un sacré culot, cette femme qui s'affirme et s'émancipe en toute tranquillité", a-t-il réagi sur Twitter. Il a noté sa "précocité intellectuelle dans une société très conservatrice et patriarcale où l'on infantilise la femme". Diary Sow a assuré dimanche sur Twitter que ses mots s'adressaient à "tous ceux qui m'ont injuriée dans la lâcheté de l'anonymat, allant jusqu'à me traiter de +pute+", et qu'aux autres elle vouait "remerciements et reconnaissance". Etudiante en classe préparatoire au lycée parisien Louis-le-Grand, Diary Sow, connue dans son pays pour y avoir été distinguée deux fois meilleure élève, avait provoqué un vif émoi en ne se présentant pas à la reprise des cours en janvier. Une enquête ouverte pour "disparition inquiétante" avait finalement été refermée quand la jeune femme était réapparue au Sénégal en février, après plus d'un mois de mystère et de spéculations.
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