Dès l'interpellation dimanche à son domicile de M. Kabbachi, ressortissant soudanais, Al-Jazeera avait dit "tenir les autorités soudanaises responsables de la sécurité de tous ses employés". Et lundi, elle a dénoncé la détention de son journaliste alors que "le parquet avait ordonné sa libération". Le nouveau pouvoir militaire installé par le général Abdel Fattah al-Burhane passe régulièrement outre des décisions de justice. A deux reprises par exemple, un tribunal a exigé le rétablissement d'internet, coupé dans le pays depuis le coup d'Etat, sans résultat. De même, samedi, alors que des dizaines de milliers de personnes manifestaient, 50 ont été arrêtées. Des juges ont ordonné leur libération mais "la police les a emmenées vers un lieu inconnu", selon des déclarations de l'avocate Enaam Attik à l'AFP. Depuis le coup --une façon de remettre sur les rails la transition démocratique selon le général Burhane--, Al-Jazeera a couvert et diffusé en direct les manifestations anti-putsch, tout en obtenant l'un de deux seuls entretiens accordés à la presse par le général Burhane. Avant l'arrestation de M. Kabbachi, dont les causes demeurent inconnues, de nombreux journalistes des médias officiels avaient été remplacés et interdits de revenir à leur poste. Les émetteurs des radios privées ont également été saisis. Déjà avant le coup d'Etat, le Soudan était classé 159e sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse de l'ONG Reporters sans frontières.
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