Présent au Rwanda, Vincent Lurquin a affirmé s'être rendu à la prison de Nyarugenge jeudi. "On nous a refusé de le voir. (...) Depuis un an, il n'a pas pu faire le choix de son avocat, c'est un droit élémentaire. Je suis venu en octobre, on m'a refusé. Je suis revenu maintenant et encore aujourd'hui, on a eu une réponse du ministère des Affaires étrangères qui dit que ce n'est pas possible", a déclaré l'avocat devant la presse. Paul Rusesabagina est défendu à son procès par une avocate rwandaise. La prison à vie a été requise contre l'ancien directeur de l'hôtel des Mille Collines à Kigali, rendu célèbre en 2004 par le film "Hotel Rwanda" qui raconte comment ce Hutu a sauvé plus de 1.000 personnes au cours du génocide de 1994. Agé de 67 ans, ce virulent opposant au président Paul Kagame a été jugé de février à juillet pour son soutien présumé au Front de libération nationale (FLN), groupe rebelle accusé d'attaques meurtrières au Rwanda. Il est visé par neuf chefs d'accusation, dont celui de "terrorisme". Ses avocats et ses proches ont régulièrement dénoncé l'impossibilité de le rencontrer depuis son arrestation dans des conditions troubles à Kigali en août 2020, à la descente d'un avion qu'il pensait être à destination du Burundi. M. Rusesabagina et sa défense ont boycotté les audiences depuis mars, protestant contre un procès "politique" rendu possible par son "enlèvement" et contre la violation de ses droits à la défense. "Ce sont des centaines de pages qu'on doit analyser avec lui. Si je ne peux pas l'analyser, ça veut dire que la justice ne peut pas être faite. Je ne comprends pas quelle est la raison, sauf à être une raison d'Etat que je ne connais pas", a affirmé Vincent Lurquin. L'avocat bruxellois a assisté vendredi à l'audience où a été annoncée la date du jugement de M. Rusesabagina, reportée au 20 septembre. La raison donnée pour ce report est "qu'ils avaient d'autres dossiers et qu'ils devaient rédiger un bon jugement", a-t-il expliqué. Le Barreau du Rwanda a condamné sur Twitter le fait qu'il se soit rendu à l'audience "en tant qu'avocat, en robe d'avocat, alors qu'il n'est pas membre du Barreau du Rwanda et qu'il n'est pas autorisé à exercer au Rwanda", lui demandant "d'expliquer son comportement". La porte-parole du gouvernement, Yolanda Makolo, a dénoncé un "comportement tordu", "une violation flagrante des règles de la pratique juridique au Rwanda" et un conseiller du président Kagame, Mauro de Lorenzo, a fustigé une "tactique de communication minable pour détourner l'attention sur lui parce qu'il sait que son +client+ est coupable".
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