Nigeria: 15 personnes tuées par des "bandits" dans le nord-ouest

Les gangs criminels, connus localement sous le nom de "bandits", mettent régulièrement à feu et à sang le centre et le nord-ouest du pays le plus peuplé d'Afrique. Et ces derniers mois, les attaques se sont intensifiées. Dans la nuit de dimanche à lundi, des dizaines d'assaillants ont pris d'assaut les communes d'Illela et de Goronyo, tuant 15 personnes, a indiqué le gouverneur de l'Etat de Sokoto, Aminu Waziri Tambuwal. "Nous avons perdu 12 personnes à Illela (...) et trois à Goronyo dans des attaques de bandits menées entre hier soir et ce matin", a déclaré M. Tambuwal devant les députés présents au Parlement, alors qu'il présentait le budget de l'année à venir. Depuis septembre, les forces de sécurité nigérianes mènent des offensives aériennes et terrestres sur des camps de bandits dans l'Etat voisin de Zamfara, épicentre des violences. Les bandits, fuyant les opérations militaires menées à Zamfara, ont établi des camps près de la frontière avec le Niger, notamment à Sokoto, d'où ils lancent des attaques contre les communautés. Par exemple, le mois dernier, des bandits ont ouvert le feu sur un marché à Goronyo, tuant 43 commerçants. Une attaque survenue quelques jours seulement après celle d'un autre marché, cette fois dans la commune de Sabon Birni, dans laquelle 19 personnes ont perdu la vie. Même si les gangs criminels n'ont pas de revendication idéologique a priori, les soupçons liés à l'infiltration de jihadistes en leur sein suscitent des inquiétudes croissantes. En dehors des États du nord-ouest et du centre, le Nigeria lutte contre une insurrection jihadiste vieille de 12 ans dans le nord-est du pays. Lors d'une réunion distincte avec des officiers militaires dans son bureau lundi, M. Tambuwal a averti que les bandits étaient en train de "se transformer en terroristes". Il a notamment appelé le gouvernement nigérian à intensifier les mesures visant à enrayer la spirale de la violence.