Interpellé dimanche chez lui, M. Kabbachi avait été transféré en prison alors même que "le parquet avait ordonné sa libération", selon Al-Jazeera, avant d'être finalement libéré mardi. "L'armée n'a toujours pas annoncé la raison de sa détention", indique la télévision satellitaire, alors que le rédacteur en chef du quotidien de l'armée l'accusait mardi d'avoir "publié de fausses informations et des vidéos anciennes" et d'avoir invité "des personnalités hostiles semant la zizanie". Khartoum avait déjà fait fermer le bureau d'Al Jazeera et retiré les accréditations de ses journalistes en 2019, année durant laquelle l'armée a déposé le dictateur Omar el-Béchir sous la pression d'une révolte populaire. Le nouveau pouvoir installé par le général Abdel Fattah al-Burhane passe régulièrement outre des décisions de justice. Il bloque toujours internet alors qu'à deux reprises, un tribunal a exigé son rétablissement. De même, samedi, alors que des dizaines de milliers de personnes manifestaient, 50 ont été arrêtées. Des juges ont ordonné leur libération mais "la police les a emmenées vers un lieu inconnu", avait indiqué à l'AFP l'avocate Enaam Attik. Depuis le coup d'Etat -- une façon de remettre sur les rails la transition démocratique selon le général Burhane --, Al-Jazeera a couvert et diffusé en direct les manifestations antiputsch, tout en obtenant l'un des deux seuls entretiens accordés à la presse par le général Burhane. Avant l'arrestation de M. Kabbachi, de nombreux journalistes des médias officiels avaient été interdits de revenir à leur poste. Les émetteurs des radios privées ont également été saisis. Le Soudan est 159e sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse de l'ONG Reporters sans frontières.
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