Jos, dans l'Etat du Plateau, situé sur une ligne qui distingue le nord du Nigeria majoritairement musulman du sud principalement chrétien, est en proie depuis des années à des violences ethniques et religieuses. Des hommes armés ont attaqué mardi soir le village à majorité chrétienne de Yelwa Zangam, près de Jos, tuant au moins 16 personnes et détruisant des maisons, selon un responsable hospitalier et les autorités locales. Cette attaque intervient après que la police a accusé une milice chrétienne d'être responsable de la mort d'au moins 23 personnes dans l'attaque le 14 août d'un convoi de pèlerins musulmans à la périphérie de Jos. Des rescapés de l'attaque de mardi à Yelwa Zangam ont indiqué que des habitants avaient péri brûlés dans leurs maisons lors de l'attaque. Les hommes armés avaient préalablement endommagé un pont menant au village pour empêcher l'accès aux forces de sécurité. Un responsable communautaire, Yakuba Baguda, a indiqué que certains avaient pu s'enfuir dans la brousse. "Certains d'entre nous sont entrés dans les maisons en pensant pouvoir échapper (à l'attaque) mais cela n'a pas été le cas", a-t-il dit. Le gouverneur de l'Etat Simon Lalong a appelé au calme pour empêcher "les voyous" de tirer partie de la situation. Certains habitants ont accusé des membres de la communauté musulmane Fulani d'être responsables de l'attaque de mardi soir, ce qu'a réfuté un chef de cette communauté. "C'est une accusation fréquente lorsqu'une communauté est attaquée. On est souvent accusé, mais ce ne n'est pas vrai", a déclaré Garba Abdullahi Muhammed. Un représentant des Irigwe, ethnie majoritairement chrétienne, avait de son côté rejeté toute responsabilité dans l'attaque du convoi de pélerins musulmans. Ces tensions dans le centre du Nigeria, un pays où vivent plus de 250 groupes ethniques, ne représentent qu'un des nombreux défis sécuritaires auxquels est confronté le pays le plus peuplé d'Afrique. Les forces de sécurité luttent par ailleurs depuis 12 ans contre une insurrection djihadiste dans le nord-est du pays, contre des gangs de kidnappeurs dans le nord-ouest et des velléités séparatistes dans le sud-est.
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