"Ce prix est un signe de la solidarité de tout le monde démocratique avec le peuple bélarusse. (...) C'est aussi un signal clair aux autorités bélarusses que le monde ne tolérera jamais les abus des droits humains et n'acceptera pas ce qu'il se passe actuellement au Bélarus", a déclaré la soeur de Mme Kolesnikova, en recevant ce prix dans l'hémicycle du Conseil de l'Europe à Strasbourg. "Si vous ne voulez pas que le Bélarus se transforme en un goulag, nous devons apporter notre soutien au peuple bélarusse", a-t-elle ajouté, tenant à la main une photo de sa soeur et énumérant le nom d'autres opposants au régime d'Alexandre Loukachenko emprisonnés. Condamnée à 11 ans de prison à l'issue d'un procès à huis clos, Maria Kolesnikova, 39 ans, a marqué les esprits en résistant à une tentative d'expulsion de son propre pays. Elle est "l'un des trois symboles féminins de l'opposition bélarusse", a rappelé le Conseil de l'Europe, avec Svetlana Tikhanovskaïa, candidate à la présidentielle à la place de son mari emprisonné, et Veronika Tsepkalo, qui ont fui le pays sous la pression des autorités. Le Bélarus est l'un des très rares pays du continent européen à ne pas être membre du Conseil de l'Europe, qui compte 47 Etats. Le jury du prix Vaclav-Havel - composé de personnalités reconnues dans le domaine des droits de l'Homme et présidé par le Belge Rik Daems, actuel président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) - avait désigné deux autres finalistes: l'ONG internationale Reporters Sans Frontières (RSF), qui défend la liberté de la presse, et le militant des droits de l'Homme du Burundi Germain Rukuki, tout juste libéré de prison après avoir été condamné pour avoir participé à des manifestations contre le président Nkurunziza en 2015. "Le courage, selon M. Havel, était ce dont nous avions besoin pour faire de ce monde un monde meilleur. Et c'est ce mot-là qui décrit à la perfection nos trois candidats sélectionnés", a déclaré, lors de la cérémonie de remise du prix, Rik Daems. Récompensant des actions exceptionnelles de la société civile dans la défense des droits de l'Homme, le Prix Vaclav-Havel avait été décerné en 2019 à l'intellectuel ouïghour emprisonné Ilham Tohti, conjointement avec une initiative de jeunes oeuvrant à la réconciliation dans les Balkans. Décalée en raison de la crise sanitaire, l'édition 2020 de ce prix, créé en 2013 et doté de 60.000 euros, avait honoré en avril la militante féministe saoudienne Loujain al-Hathloul, longtemps emprisonnée dans son pays.
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