Le comportement de cette femme de 46 ans, coiffée de chignons asymétriques, qui fronce un sourcil défiant ou prend des poses incongrues, dressant deux doigts pour former un V de victoire frivole à l'ouverture des audiences, ajoute au malaise. Et son sang-froid face à des accusations terribles coupe le souffle. A la reprise lundi, l'ex policière en robe vert vif et châle autour des épaules, grimace, plisse le nez face aux questions. Sa posture souple, un peu trop détendue, semble narguer le tribunal. L'un après l'autre, le cousin, la soeur, le petit ami, la nièce, le neveu et un autre proche ont été retrouvés morts entre 2012 et 2017, matraqués, étranglés ou tués d'une balle. L'accusée aurait contracté des assurances vie et funéraires au nom de ses victimes, puis réclamé l'argent après leur mort. Elle nie tout en bloc. "Je ne suis pas la personne qui a souscrit les polices d'assurance de ma soeur" assassinée, dit-elle en tsonga, avant traduction. Selon l'accusation, elle aurait engrangé quelque 80.000 euros grâce à son entreprise meurtrière. Des tueurs à gages sont soupçonnés d'avoir fait la plupart du sale boulot mais Nomia Ndlovu se serait personnellement occupée de sa soeur Audrey, en empoisonnant son thé avant de l'étrangler. Elle prévoyait encore en 2018 de mettre le feu à la maison d'une autre de ses soeurs, mère de cinq enfants, dont un bébé, quand le tueur envisagé a craqué... et a prévenu la police. Elle a ainsi expliqué à l'homme, accompagné de son soit-disant complice, en fait un policier, qu'il fallait d'abord les assommer de somnifères puis leur remplir la bouche de chaussettes pour étouffer les cris. Quelques jours plus tôt, un autre tueur à gages avait vacillé à la vue de la vieille mère de l'accusée. Il a renoncé à son travail, a demandé un verre d'eau à la frêle dame et a quitté la maison.
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