"Toute situation qui compromet mon éthique est contraire à mes convictions et mes valeurs, et trahir ces croyances est une rupture de confiance envers moi-même et envers nos citoyens", écrit Filsan Abdullahi Ahmed dans un communiqué posté sur son compte Twitter. "Pour des raisons de nature personnelle qui pèsent lourdement sur ma conscience, je soumets avec regret ma lettre de démission, qui prend effet immédiatement", souligne-t-elle. Mme Filsan restait injoignable lundi pour commenter sa décision. Le Tigré est le théâtre de violents combats depuis novembre, lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed y a envoyé l'armée pour destituer les autorités régionales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cette intervention, lancée après des mois de tensions croissantes, répondait selon lui à des attaques contre des camps militaires fédéraux orchestrées par le TPLF. En février, Mme Filsan a déclaré que des viols avaient "sans aucun doute" été commis durant la guerre, et mis en place une taskforce pour enquêter à ce sujet. Le mois dernier, elle avait déclaré à l'AFP qu'un rapport de cette taskforce avait été envoyé au procureur général et qu'il revenait aux autorités judiciaires de déterminer l'échelle de ces crimes ainsi que leur responsables. Elle avait affirmé croire que ces dernières faisaient "de leur mieux" mais avait également dit espérer que ce travail avance plus rapidement. Sa démission intervient une semaine avant la nomination attendue d'un nouveau gouvernement par M. Abiy, dont le parti de la Prospérité a remporté il y a quelques mois une victoire écrasante lors des élections législatives. Le mois dernier, Amnesty International a affirmé que les troupes éthiopiennes et leurs alliés érythréens ont violé des centaines de femmes et de filles au Tigré, soumettant certaines à l'esclavage sexuel et à la mutilation. L'AFP a également relaté des accusations de viols collectifs commis par des soldats éthiopiens et érythréens. En mai, le bureau du procureur général avait affirmé que trois soldats avaient été condamnés pour viol et que 25 autres étaient poursuivis pour "actes de violence sexuelle et viol". Les enquêtes continuent, avait-il également dit.
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