Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube ont plaidé non-coupable à chacun des chefs d'accusation. Ils risquent jusqu'à vingt ans de prison. Leur procès doit durer trois jours au tribunal de Mbabane, où ils sont accusés d'avoir incité aux manifestations. Les deux hommes sont en prison depuis leur arrestation le 25 juillet, en pleine vague de manifestations réclamant des réformes démocratiques. Le gouvernement du roi Mswati III a répondu par une répression sanglante. Au moins 37 personnes ont été tuées, a reconnu la police. L'ONG Human Rights Watch évoque un bilan de 46 morts. Les lourdes charges retenues contre les deux hommes représentent un nouvel avertissement de la monarchie au mouvement pro-démocratique. Les députés avaient notamment plaidé pour réformer le système complexe d'élections sans parti d'Eswatini. Dans le petit pays d'Afrique australe, c'est le roi qui nomme les ministres, contrôle le Parlement et les partis politiques sont interdits depuis près de 50 ans. "Le roi Mswati contrôle les tribunaux et les résultats. A quoi vous attendez-vous?", a ironisé auprès de l'AFP Wonder Mkhonza, dont le syndicat, l'Amalgamated Trade Union of Swaziland, a soutenu les protestations. Il a appelé la communauté internationale à soutenir les deux députés et à "sanctionner le pays au plus vite". "Nous n'avons plus confiance dans le système judiciaire", a-t-il ajouté. Couronné en 1986, Mswati III, qui a 15 épouses et plus de 25 enfants, est décrié pour sa poigne de fer et son train de vie fastueux dans un pays dont les deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté.
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