Le chef du Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra (Ipob), qui prône la sécession du sud-est du Nigeria, a été arrêté à l'étranger et ramené fin juin au Nigeria, pour être jugé. Nnamdi Kanu, également citoyen britannique, avait été arrêté une première fois en octobre 2015, mais il avait profité de sa liberté sous caution pour quitter le Nigeria en 2017. Il s'est présenté jeudi matin, souriant et vêtu d'un survêtement blanc d'une marque de luxe, devant la Cour où son procès pour "terrorisme", "trahison" et cinq autres chefs d'accusation, devait s'ouvrir. M. Kanu a plaidé "non coupable" de tous les chefs d'accusation et son procès a ensuite été ajourné au 10 novembre prochain, ont affirmé ses avocats Ifeanyi Ejiofor et Aloy Ejimakor à la presse. Il avait déjà été ajourné en juillet dernier. Pour ce procès sous haute tension, un très important dispositif de sécurité avait été déployé autour du tribunal; toutes les rues et carrefours à proximité ont été bloqués, a constaté une journaliste de l'AFP. Dans le sud-est du Nigeria, l'Ipob avait demandé à ses partisans et habitants de rester à la maison mercredi en signe de soutien à leur leader, dans un communiqué. Les journalistes ont été empêchés d'entrer dans la salle d'audience et certains menacés par des policiers munis de tasers, a constaté l'AFP. L'ex-Biafra, région déshéritée du sud-est essentiellement peuplée par la communauté Igbo, fut le théâtre d'une sanglante guerre civile entre 1967 et 1970. Après la mort de plus d'un million de personnes, notamment de famine, et l'échec de la rébellion, la "République du Biafra" avait fini par réintégrer le Nigeria, pays de près de 200 millions d'habitants régulièrement secoué par des tensions intercommunautaires. Mais les velléités indépendantistes n'ont pas disparu. L'arrestation de Nnamdi Kanu survient après des mois de troubles dans la région et la création d'un mouvement paramilitaire régional. Au moins 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués et une vingtaine de postes de police et des bureaux de la commission électorale ont été pris d'assaut depuis le début de l'année, selon des médias locaux. L'Ipob rejette toute accusation de violences. Les appels à la sécession dans le sud-est du Nigeria sont un des nombreux défis auxquels fait face le président Muhammadu Buhari, avant la fin de son mandat en 2023.
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