"Nous appelons la Chine à autoriser un accès immédiat et sans entrave au Xinjiang pour les observateurs indépendants, y compris le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et son Bureau", a ajouté l'ambassadeur français Nicolas de Rivière, lors d'une réunion virtuelle de la troisième commission de l'Assemblée générale de l'ONU spécialisée dans les droits humains. "Nous sommes particulièrement préoccupés par la situation dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang", a-t-il précisé, en évoquant des informations crédibles sur l'existence "de camps de rééducation politique où plus d'un million de personnes sont arbitrairement détenues". La déclaration commune aux 43 pays - Etats-Unis, pays européens, d'Asie, etc - parle de torture, de traitements cruels, inhumains et dégradants, de stérilisation forcée, de violence sexuelle et sexiste et de séparation forcée d'enfants, ciblant "de manière disproportionnée les Ouïghours et les membres d'autres minorités". Dénonçant des "mensonges" et un "complot pour nuire à la Chine", l'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun, est rapidement intervenu dans la réunion pour dénoncer et rejeter des "accusations infondées". "Le Xinjiang jouit du développement et le peuple s'émancipe chaque jour et est fier des progrès réalisés", a-t-il dit, notamment appuyé par Cuba qui a critiqué une ingérence dans les affaires intérieures de la Chine. En 2019 et 2020, porté respectivement par le Royaume-Uni et l'Allemagne, un texte similaire avait été rendu public dans les mêmes conditions. Après 23 signataires il y a deux ans, la déclaration avait recueilli l'an dernier l'appui de 39 pays auxquels se sont ajoutés en 2021 notamment la Turquie, Eswatini, le Portugal et la République tchèque, selon des diplomates. En revanche, ne figurent plus dans les signataires cette année, ni Haïti, aux relations avec la Chine compliquées depuis la reconnaissance par Port-au-Prince de Taïwan, ni la Suisse. Selon une source diplomatique, la position de fond de la Suisse sur les Ouïghours n'a pas changé mais ce pays a accueilli récemment une rencontre à haut niveau entre les Etats-Unis et la Chine et décidé de donner la priorité à son rôle de facilitateur entre ces deux puissances plutôt qu'à sa signature de la déclaration annuelle appelant à respecter les droits humains au Xinjiang. A en croire des diplomates, la Chine multiplie chaque année les pressions pour dissuader les membres de l'ONU de signer, menaçant de ne pas renouveler une mission de paix dans tel pays ou d'empêcher la construction d'une nouvelle ambassade en Chine pour tel autre.
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