"Nous sommes préoccupés par le fait que les arrestations se soient poursuivies la semaine dernière dans la capitale éthiopienne, Addis Abeba, ainsi qu'à Gondar, Bahir Dar et dans d'autres localités, la police invoquant les dispositions excessivement larges de l'état d'urgence", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l'homme, Liz Throssell, lors d'un point de presse à Genève. "Cette évolution est d'autant plus inquiétante que la plupart des personnes détenues seraient d'origine tigréenne, arrêtées souvent parce qu'elles sont soupçonnées d'être affiliées ou de soutenir le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF)", a souligné la porte-parole. "D'après des informations, au moins 1.000 personnes auraient été détenues (...), et certaines informations avancent un chiffre beaucoup plus élevé", a-t-elle indiqué. En ce qui concerne spécifiquement la situation du personnel local de l'ONU, "10 personnes sont toujours détenues ainsi que quelque 34 chauffeurs" qui travaillent pour l'ONU, a-t-elle expliqué. Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réitéré son appel à la libération immédiate de ces employés. "Aucune raison spécifique n'a été communiquée sur la raison de leur arrestation", a-t-il déploré par la voix de son porte-parole, Stéphane Dujarric. Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait envoyé en novembre 2020 l'armée au Tigré pour destituer les autorités régionales issues du TPLF, qui défiaient son autorité et qu'il accusait d'avoir attaqué des bases militaires. Depuis, le Tigré est soumis à ce que l'ONU décrit comme un blocus de facto de l'aide humanitaire. Le 2 novembre, le gouvernement a décrété un état d'urgence de six mois face au risque croissant de voir les combattants du TPLF et de l'Armée de libération oromo (OLA) marcher sur la capitale. Selon le Haut-Commissariat de l'ONU, "les conditions de détention seraient généralement mauvaises, de nombreux détenus étant placés dans des postes de police surpeuplés, en violation des normes internationales relatives aux droits humains". "La détention administrative ne doit être utilisée qu'à titre exceptionnel et uniquement à l'encontre d'individus représentant une menace directe et urgente, à déterminer au cas par cas, et respectant les garanties de procédure", a affirmé Mme Throssell. En outre, a-t-elle dit, "la détention doit prendre fin dès que l'individu ne représente plus une menace et doit être appliquée de manière non discriminatoire". "Les arrestations et les détentions qui ont lieu actuellement en Ethiopie en vertu des pouvoirs de l'état d'urgence ne respectent pas ces conditions", a-t-elle conclu.
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