Une coalition issue de la société civile a appelé à une manifestation citoyenne dans tout le pays et à la démission des dirigeants. Des responsables sécuritaires ont envahi le bâtiment de Jonglei FM, une station de radio indépendante dans l'Etat de Jonglei (Est), placé en garde à vue quatre personnes, dont trois journalistes, avant de confisquer leurs téléphones et de mettre fin aux programmes, a indiqué à l'AFP un groupe local de défense des droits humains. Le président de l'Union des journalistes du Soudan du Sud (Ujoss), Patrick Oyet, a indiqué que les personnes détenues avaient été libérées plus tard dans la journée mais que la radio n'était toujours pas opérationnelle. Les responsables sécuritaires soupçonnaient que la radio veuille "diffuser quelque chose en lien avec l'appel de la Coalition du peuple à manifester", a déclaré M. Oyet. Aucun commentaire n'était disponible dans l'immédiat de la part de responsables gouvernementaux de la sécurité. Voici quelques semaines, deux figures militantes ont été arrêtées pour avoir rejoint l'appel lancé par la Coalition du peuple pour l'action civile (PCCA) exhortant à un soulèvement pacifique de la population pour un changement politique. Cette coalition issue de la société civile, qui rassemble notamment universitaires, avocats, groupes de femmes et de jeunes ainsi que d'anciens officiels, réclame le changement après dix années d'indépendance marquées par la guerre civile, la corruption et la pauvreté. C'est la première fois dans l'histoire du pays qu'une telle initiative est lancée par la société civile. En 2011, le Soudan du Sud avait fêté son indépendance du Soudan dans l'allégresse. Mais dix ans plus tard, le pays est plus fragile que jamais, avec un Etat embryonnaire, constamment menacé par les luttes de pouvoir et incapable de juguler la violence endémique et la faim qui minent le pays. En cinq ans, la guerre civile a fait plus de 380.000 morts et 4 millions de déplacés, et a ruiné l'économie. Malgré l'accord de 2018 et la formation d'un gouvernement de coalition, la paix reste fragile dans ce pays de 12 millions d'habitants et beaucoup de zones restent confrontées à des violences.
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