Paris avait fermement rejeté lundi les accusations "inacceptables" et "indécentes" d'"abandon" du Mali portées par le Premier ministre malien à la tribune de l'ONU. "Il y a encore de l'espace pour clarifier les choses", a déclaré mardi un conseiller d'Emmanuel Macron. "Nous avons besoin que la junte respecte les engagements sur la transition politique, essentielle pour la stabilité du Mali, nous avons besoin d'engagements clairs dans la lutte antiterroriste et nous avons besoin que les Maliens s'abstiennent de recourir aux services d'une milice dont on a pu constater en Centrafrique ou en Libye tout le désordre qu'elle pouvait créer", a-t-il ajouté. Il faisait référence aux discussions engagées depuis quelques semaines par les militaires au pouvoir avec le groupe paramilitaire privé Wagner, réputé proche du Kremlin. "Nous sommes informés d'un certain nombre de contacts" entre les deux parties mais "nous pensons que les Maliens peuvent encore faire le bon choix", a souligné l'Elysée. "L'alternative est très clairement posée pour nous, il y a une question de confiance qui est posée", a ajouté la présidence, en réaffirmant qu'un recours aux mercenaires ne serait "pas compatible" avec la poursuite de la mission des troupes internationales participant à la lutte antijihadiste. Comme la ministre des Armées Florence Parly l'avait fait lundi, l'Elysée a qualifié d'"inacceptables" les propos tenus samedi à l'ONU par le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga, qui a affirmé que l'annonce par Emmanuel Macron en juin de la réorganisation de la présence militaire française, avec la fin programmée de Barkhane, représentait pour le Mali "une espèce d'abandon en plein vol". Cette situation a conduit Bamako "à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d'autres partenaires", a ajouté M. Maïga. Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et en prévoyant de réduire ses effectifs dans la région d'ici à 2023 à 2.500-3.000 hommes, contre plus de 5.000 aujourd'hui. La France avait aussi réitéré lundi à l'ONU son appel à l'organisation d'élections législatives et présidentielle le 27 février au Mali, conformément aux engagements pris devant la communauté internationale par la junte qui pris le pouvoir dans ce pays.
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