Environ 250 membres de Boko Haram, dont des femmes et des enfants, ont violemment protesté à Gidan Taki, en périphérie de Maiduguri, menaçant de quitter le camp si leur demande n'était pas satisfaite, selon des sources sécuritaires et des habitants. En réaction, les habitants des quartiers voisins ont assiégé le camp en brandissant des machettes, des couteaux et des gourdins, menaçant de tuer quiconque quitterait les lieux. "Les détenus de Boko Haram se sont déchaînés ce matin, ils ont brisé des portes et des fenêtres et ont même tenté de quitter le camp", a déclaré à l'AFP Konto Garga, membre d'une milice anti-jihadiste alliée à l'armée. "Les habitants du voisinage sont arrivés avec des armes de fabrication locale et ont juré de tuer tous les manifestants qui sortiraient du camp", a raconté le milicien, M. Garga. "La population les perçoit encore comme une menace". Selon l'armée nigériane, des milliers de combattants de Boko Haram et de membres leurs familles se sont rendus après la mort en mai de leur chef, Abubakar Shekau, qui s'est fait exploser alors qu'il était assiégé par une faction rivale. Les protestataires, détenus dans le camp depuis le mois d'août, demandaient aux autorités de leur remettre la vache qui leur est fournie quotidiennement, pour qu'ils l'abattent eux-mêmes au lieu de recevoir la viande de l'abattoir, ont indiqué les sources sécuritaires. Les ex-combattants "considèrent toujours toute personne qui n'est pas dans leur giron comme un infidèle, c'est pourquoi ils veulent être autorisés à abattre leurs vaches eux-mêmes", a déclaré Usman Bunu, un habitant de Gidan Taki. "S'ils étaient sortis du camp, nous n'aurions pas hésité à les achever tous car nous savons à quel point ils sont dangereux", a-t-il ajouté, précisant que l'intervention armée des habitants et de miliciens avait permis de rétablir le calme. Cet incident illustre la tâche délicate des autorités pour réinsérer les combattants qui se sont rendus dans des communautés traumatisées par les violences (attentats, attaques et enlèvements) depuis le début de l'insurrection jihadiste il y a 12 ans. L'armée présente la reddition des combattants de Boko Haram comme un succès censé permettre de les réintégrer et de trouver une issue au conflit, mais cette stratégie reste impopulaire dans le nord-est du pays.
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