Les autorités de transition maliennes affichent ouvertement leur volonté de reporter les élections présidentielle et législatives prévues le 27 février, dont la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) exige la tenue à la date fixée. Le Conseil de sécurité de l'ONU veut également un respect des délais électoraux et un retour à un pouvoir civil, après les deux putschs d'août 2020 et de mai 2021, sur fond de violences jihadistes et communautaires. La délégation onusienne, arrivée samedi à Bamako, et codirigée par l'ambassadeur du Niger aux Nations unies, Abdou Abarry, et son homologue français Nicolas de Rivière, comprend notamment l'ambassadrice américaine, Linda Thomas-Greenfield. Ses membres ont rencontré dimanche le président de transition, le colonel Assimi Goïta, puis le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, après des entretiens dans la journée avec des représentants de la société civile et des groupes armés signataires de l'accord de paix d'Alger de 2015. "Les autorités maliennes que nous avons rencontrées nous ont parlé des Assises nationales de la refondation comme une sorte de préalable aux élections. Le chronogramme indique que ces assises pourraient prendre fin vers décembre et c'est à l'issue de ce processus qu'un calendrier sera établi et soumis aux Maliens ainsi qu'à la communauté internationale", a déclaré M. Abarry lors d'une conférence de presse. La junte a annoncé samedi que ces "Assises nationales de la refondation" se tiendraient du 21 au 26 décembre. "Si on ne peut pas avoir d'objection pour les réformes, il ne faudrait pas retarder de façon prolongée la fin de la transition et la possibilité pour les Maliens et les Maliennes de choisir démocratiquement les personnes qui vont prendre en charge la destinée de leur pays", a souligné M. Abarry. Le colonel Goïta, "nous a exprimé que la transition n'est pas là pour perdurer et que les Maliens iront aux élections aussitôt que les conditions seront réunies". Le Premier ministre Maïga a déclaré, lors de la rencontre avec la délégation de l'ONU devant la presse, que pour son gouvernement, "la sécurité occupe naturellement l'ordre des priorités le plus élevé". "Comment battre campagne dans des contrées affectées par l'insécurité, assurer la pleine participation des citoyens sans le préalable de la sécurité. Les choix politiques et courageux et avisés sont en cours, qu'il s'agisse de l'autorité (de gestion des élections) ou des assises nationales de la refondation au terme desquelles les Maliens vont renouveler leur vision de l'Etat", a-t-il poursuivi. La délégation onusienne doit rendre compte de sa mission au Conseil de sécurité. Les ambassadeurs du Conseil de sécurité vont "dans la région soutenir les organisations régionales comme la Cédéao, insister sur le respect des délais électoraux et, si ce n'est pas possible, avoir au moins un calendrier réaliste", avait expliqué à l'AFP un diplomate à l'ONU avant la visite. Après le Mali, la délégation du Conseil de sécurité s'est rendue dimanche au Niger voisin.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.