Les partisans de Freeman Mbowe qualifient ce procès de "politique" et dénoncent une dérive autoritaire de la nouvelle présidente Samia Suluhu Hassan, arrivée au pouvoir après le décès soudain de John Magufuli en mars. Accusé de "financement du terrorisme" et de "complot terroriste", Freeman Mbowe, 59 ans, a été arrêté avec d'autres responsables du parti Chadema le 21 juillet à Mwanza (ouest), où il avait appelé à un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles. Son arrestation a suscité l'indignation de son parti et d'organisations de défense des droits civiques. Emprisonné depuis, il affirme avoir été torturé en détention et avoir enregistré des déclarations sous la contrainte. Mardi, son avocat Peter Kibatala a fait valoir que la Division de la corruption et des crimes économiques de la Haute Cour de Dar es Salaam, devant laquelle son client comparaît, n'avait aucune compétence pour juger une affaire de terrorisme. "Ce tribunal est compétent pour juger des affaires de terrorisme et je ne suis donc pas d'accord avec l'objection des accusés", a déclaré mercredi la juge Elinaza Luvanda, après avoir lu les arguments de chacune des parties. M. Mbowe a également lancé des poursuites contre de hauts responsables judiciaires et policiers, affirmant que ses droits constitutionnels ont été violés lors de son arrestation et de sa mise en accusation. Les procureurs ont toujours affirmé que les accusations qui le visent n'ont pas de rapport avec la conférence prévue à Mwanza, mais qu'elles relèvent d'infractions présumées datant de 2020. Selon Chadema, les procureurs accusent M. Mbowe d'avoir planifié une attaque contre un fonctionnaire et d'avoir donné 600.000 shillings tanzaniens (220 euros) en vue notamment de l'organisation d'attentats contre des stations-service et des rassemblements publics. Les avocats de Freeman Mbowe ont également demandé mi-août l'abandon des poursuites et l'annulation du procès, après ce qu'ils ont dénoncé comme une "interférence" de la présidente Samia Suluhu Hassan dans l'affaire. Dans une interview à la BBC publiée quelques jours plus tôt, elle avait déclaré que les accusations portées contre Freeman Mbowe n'étaient "pas politiques". "Je soupçonne que, connaissant les charges auxquelles il était confronté, il a calculé que s'il était arrêté, il pourrait prétendre que c'était parce qu'il faisait pression pour une nouvelle Constitution", avait-elle ajouté.
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