"Liliesleaf est contraint de fermer ses portes pour une durée indéterminée, jusqu'à ce que nous trouvions des financements", a déclaré à l'AFP Nicholas Wolpe, qui avait ouvert le musée au public en 2008. "Depuis plusieurs années, Liliesleaf est confrontée à des problèmes financiers, qui ont été aggravés et exacerbés par la crise du Covid", a-t-il expliqué. Achetée en 1961 par le Parti communiste sud-africain (SACP alors interdit), la ferme servait de cachette et de lieu de réunion aux militants de la lutte contre le pouvoir blanc. Nelson Mandela y a vécu clandestinement d'octobre 1961 à janvier 1962. Déguisé en garçon de ferme, le futur Nobel de la Paix y a organisé la branche armée du Congrès national africain (ANC), avant de partir lever des fonds à l'étranger. Mais le 11 juillet 1963, des policiers cachés dans une fourgonnette de blanchisserie débarquent à la ferme: ils embarquent les comploteurs réunis pour ce qui devait être la dernière fois à Liliesleaf. Les documents trouvés sur les lieux permettent à l'Etat de monter un dossier en béton contre les leaders de la résistance et de les juger au cours du procès de Rivonia. Nelson Mandela choisit alors de se servir du procès comme d'une tribune pour dénoncer le régime d'apartheid et prononce son fameux discours sur la démocratie, "un idéal pour lequel je suis prêt à mourir", dira-t-il. Les médias du monde entier suivent l'événement, les juges ne peuvent pas le condamner à mort sans le transformer en martyr: il est condamné à la perpétuité, comme la plupart de ses co-accusés. Il ne sera libéré qu'en 1990. Quatre ans plus tard, l'Afrique du Sud organise ses premières élections multiraciales et élit Nelson Mandela président.
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