"Nous ne sommes pas encore prêts", a dit à l'AFP un membre de la Commission sous le couvert de l'anonymat. Cette commission, créée en 2017, a entendu de janvier 2019 à mai 2021 près de 400 témoins, victimes mais aussi d'anciens "Junglers" ("broussards"), les membres des escadrons de la mort du régime Jammeh, venus raconter au cours d'auditions publiques parfois bouleversantes les multiples atrocités commises pendant les 22 ans du pouvoir de Yahya Jammeh. M. Barrow a fait savoir de longue date qu'il attendrait les recommandations de la TRRC pour éventuellement réclamer des poursuites contre son prédécesseur. Parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, Yahya Jammeh s'était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu'à sa défaite en décembre 2016 face à Adama Barrow, candidat d'une coalition d'opposition. Après six semaines d'une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il a finalement dû quitter le pays pour la Guinée équatoriale à la suite d'une intervention militaire ouest-africaine et d'une ultime médiation guinéo-mauritanienne.
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