Yahya Jammeh a pris la parole à distance lors d'une réunion publique du leader du Congrès démocratique gambien (GDC), Mama Kandeh, candidat avec lequel il a noué une alliance pour la présidentielle du 4 décembre. M. Barrow, l'actuel président, avait pourtant prévenu mardi que si M. Kandeh invitait à nouveau M. Jammeh à s'exprimer, il allait lui montrer que "la Gambie est un pays de droit", selon des propos rapportés par la presse. Le rôle futur de M. Jammeh, qui conserve de nombreux supporteurs dans ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, et la question de la justice pour les crimes perpétrés pendant ses 22 ans au pouvoir figurent parmi les enjeux de la présidentielle. "Yahya Jammeh est en exil. Il n'a pas l'autorisation de participer à notre politique. Si vous l'appelez, si vous lui donnez la possibilité de parler et de causer des problèmes ici, je préviens Mama Kandeh, puisqu'il est le chef du parti. Nous saisirons la commission électorale indépendante pour le prévenir", a dit l'actuel président. MM. Jammeh et Kandeh ont ignoré la mise en garde jeudi soir à l'occasion d'une réunion publique à Janjanbureh (centre-est). M. Jammeh a accusé le camp de M. Barrow d'avoir "truqué" l'élection de 2016, remportée par M. Barrow et qui a précédé le départ en exil de M. Jammeh sous la pression d'une intervention militaire mandatée par les pays ouest-africains. Le camp Barrow a "fait venir ce groupe qui a réussi à détruire le pays en quatre ans, mais cela est bientôt derrière nous", a dit M. Jammeh. "Je peux vous assurer que, par la grâce d'Allah le tout puissant, si vous votez pour nous, vous aurez tout ce que je vous ai dit, l'enseignement gratuit, la couverture médicale gratuite pour tous les Gambiens (...) et que la Gambie sera développée au point d'être l'un des pays les plus développés au monde", a-t-il dit. Six candidats sont en lice, dont M. Barrow. Cette élection, la première depuis le départ de M. Jammeh, a valeur de test pour la transition démocratique du pays. Yahya Jammeh avait pris le pouvoir en 1994 lors d'un putsch sans effusion de sang. Il a gouverné d'une main de fer ce pays d'un peu plus de deux millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde, jusqu'en janvier 2017.
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