Fin juillet, une coalition de groupes de la société civile, la Coalition du peuple pour l'action civile (PCCA), a appelé la population à descendre dans la rue contre le gouvernement, estimant que l'actuel "a complètement échoué dans ses responsabilités". Les autorités se sont opposées à cette initiative, inédite dans l'histoire du plus jeune pays du monde, qui a obtenu son indépendance en 2011. Une manifestation prévue lundi, interdite par les autorités, ne s'est pas finalement pas tenue face au déploiement massif de forces de sécurité dans la capitale Juba. Le président de la Fondation pour la démocratie et une gouvernance responsable (FODAG), Jame David Kolok, a indiqué à l'AFP que deux membres de son ONG avaient été arrêtées mercredi par la police. Aucun responsable de la police ou du gouvernement n'a répondu aux sollicitations de l'AFP. M. Kolok affirme que beaucoup de militants craignent pour leurs vies ces dernières semaines. "Depuis la déclaration de la PCCA, les autorités se méfient de certains d'entre nous en tant qu'activistes et cela a été pris comme une opportunité de littéralement tuer le militantisme au Soudan du Sud", a-t-il déclaré. "Nous sommes dans une phase très sérieuse de restrictions des libertés, de l'activisme et des personnes qui s'expriment sur des questions d'importance nationale", a-t-il ajouté. La PCCA, large coalition d'activistes, d'universitaires, d'avocats et d'anciens responsables gouvernementaux, décrit le régime actuel comme "un système politique en faillite qui est devenu dangereux et a soumis notre peuple à d'immenses souffrances". Ces dernières semaines, huit militants en lien avec l'événement ont été arrêtés et trois journalistes détenus brièvement. Cinq autres activistes ont indiqué lundi soir à l'AFP avoir choisi de se cacher pour éviter les représailles. Dix ans après son indépendance, le Soudan du Sud demeure dans une situation extrêmement fragile. Selon l'accord de paix de 2018, Salva Kiir et Riek Machar, qui se sont affrontés durant la guerre civile, participent au pouvoir dans un gouvernement d'union nationale, le premier en tant que président et le deuxième en tant que vice-président. Mais ce gouvernement est sous la menace constante des luttes de pouvoir qui retardent la mise en application de l'accord de paix et alimentent la violence endémique et la crise économique.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous