Il s'était engagé lors d'un discours en novembre 2017 à l'université de Ouagadougou, au Burkina Faso, à rendre possible d'ici cinq ans les restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en France. Sur la base d'un rapport remis par les universitaires sénégalais et française Felwine Sarr et Bénédicte Savoy, il avait décidé de rendre 26 oeuvres, réclamées par les autorités du Bénin, provenant du trésor d'Abomey et conservées au musée du Quai Branly-Jacques Chirac, ainsi que le sabre et le fourreau d'El Hadj Omar Tall, demandés par le Sénégal. Ces oeuvres d'art, des statues totem de l'ancien royaume d'Abomey ainsi que le trône du roi Béhanzin, pillés lors de la mise à sac du palais d'Abomey par les troupes coloniales en 1892, font l'objet d'une exposition spéciale au musée parisien, qui les comptait jusqu'à présent dans ses collections. Deux conservateurs béninois sont en France depuis plus d'une semaine pour organiser le retour des oeuvres. Au Bénin, elles iront d'abord dans un lieu de stockage, puis dans d'autres lieux de manière pérenne: à l'ancien fort portugais de Ouidah et la maison du gouverneur, lieux historiques de l'esclavage et de la colonisation européenne, en attendant la construction d'un nouveau musée à Abomey, a précisé à l'AFP Emmanuel Kasarhérou, président du musée du Quai Branly. Selon des experts, 85% à 90% du patrimoine africain se situerait hors du continent. Depuis 2019, outre le Bénin, six pays - Sénégal, Côte d'Ivoire, Ethiopie, Tchad, Mali, Madagascar - ont soumis des demandes de restitutions. Au moins 90.000 objets d'art d'Afrique subsaharienne sont dans les collections publiques françaises. 70.000 d'entre elles au Quai Branly, dont 46.000 arrivées durant la période coloniale. "Tous les objets qui sont dans les collections en Europe n'ont pas été volés, c'est peut-être l'idée qui court actuellement mais elle n'est pas juste du point de vue historique. Dans quelle proportion ? C'est tout l'objet de notre travail", souligne le rapport confié à Bénédicte Savoy et Felwine Sarr. "Cette démarche", a indiqué l'Elysée, "vise à ce que la jeunesse africaine ait accès en Afrique, et non plus seulement en Europe, à son propre patrimoine". "Cet engagement du président constitue un marqueur important pour la construction de cette nouvelle relation et d'un nouveau regard entre la France et le continent africain".
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