Le Soudan connaît une transition difficile depuis l'éviction en avril 2019 de l'ex-autocrate Omar el-Béchir sous la pression de la rue, après 30 ans de règne sans partage. Le pays est actuellement dirigé par un Conseil souverain composé de civils et de militaires, censé assurer la transition vers un pouvoir civil. Fin 2020, le pays a été retiré par Washington de sa liste "noire" des pays soutenant le "terrorisme", sur laquelle le pays figurait depuis 1993 --ce qui lui valait de lourdes sanctions économiques et faisait obstacle aux investissements étrangers. "Il y a deux ans, le gouvernement de transition au Soudan a hérité d'une économie fortement endommagée après des décennies de conflits et d'isolement", a dit M. Malpass lors d'un discours à Khartoum. "Mais le pays a entrepris des réformes courageuses", a-t-il ajouté, faisant allusion aux mesures mises en place par Khartoum à la demande du Fonds monétaire international (FMI) --comme la suppression de subventions sur les carburants ou l'introduction d'un taux de change flottant. Les réformes menées, qui ont suscité la grogne populaire, devraient permettre au Soudan un allègement de sa dette extérieure de 50 milliards de dollars (environ 42 milliards d'euros). "Il est toutefois important d'éviter les dérapages politiques parce qu'il ne peut y avoir de développement sans paix et stabilité", a ajouté M. Malpass, en référence au putsch manqué du 21 septembre à la suite duquel 11 officiers ainsi que des civils ont été arrêtés. Selon les analystes, cette tentative de coup d'Etat met en lumière les difficultés de la transition politique soudanaise, fragilisée par la fragmentation des groupes politiques et la crise économique dans un des pays les moins développés du monde. "Votre visite intervient à un moment clé dans l'histoire du Soudan", a salué le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok devant la délégation de la Banque mondiale, des ministres soudanais et d'autres responsables. En juin, des centaines de personnes ont manifesté dans plusieurs villes du pays, réclamant la démission du gouvernement de M. Hamdok. La grogne populaire est accentuée par les réformes mises en place à la demande du FMI et qui ont fait gonfler l'inflation. La pandémie de coronavirus avait "eu pour conséquence l'augmentation du taux de pauvreté après des décennies de déclin régulier", a noté M. Malpass. Cette crise sanitaire "a poussé près de 100 millions de personnes dans l'extrême pauvreté, et 100 millions de plus dans la pauvreté, beaucoup d'entre elles vivant dans des pays en développement", a-t-il affirmé selon un communiqué de la Banque mondiale.
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