"Nous rejetons totalement la dissolution du gouvernement civil de transition et de ses institutions et appelons à leur rétablissement immédiat", a affirmé le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken dans un communiqué lundi soir. "L'arrestation du Premier ministre Hamdok et d'autres dirigeants civils est inacceptable. Les forces militaires doivent garantir leur sécurité et les libérer immédiatement", a-t-il ajouté. Washington s'est aussi dit inquiet à propos d'informations rapportant des tirs à balles réelles sur des manifestants pacifiques par les forces de l'ordre soudanaises, appelant à l'arrêt immédiat de telles violences. "A la lumière de ces développements, les Etats-Unis suspendent" une aide de 700 millions de dollars consacrée à la transition démocratique, a indiqué M. Blinken. Son porte-parole Ned Price avait déjà annoncé cette mesure plus tôt dans la journée. "Nous suspendons l'ensemble de ce montant", avait-il insisté, tout en précisant que cela ne concernait pas l'aide humanitaire. Le général Abdel Fattah al-Burhane a dissous lundi les autorités de transition. Le Premier ministre Abdallah Hamdok et la quasi-totalité des dirigeants civils ont été arrêtés, dans un putsch qui s'est déroulé quelques heures seulement après le départ du Soudan de l'émissaire des Etats-Unis pour la Corne de l'Afrique Jeffrey Feltman. Ce dernier était sur place justement pour tenter "d'améliorer les relations" entre "les dirigeants civils et les dirigeants militaires", a expliqué Ned Price, assurant que le diplomate n'avait eu aucune indication, avant de partir, de l'imminence de ces "actes antidémocratiques". Le porte-parole du département d'Etat a aussi affirmé que Washington n'avait "pas été en contact" avec le Premier ministre ou les autres acteurs politiques depuis leur arrestation. "L'armée est responsable pour leur sécurité, leur santé, et leurs conditions", et "nous réclamerons des comptes" à cet égard, a-t-il dit. Trois personnes ont été tuées et 80 blessées lundi par les militaires à Khartoum lors de manifestations contre le coup d'Etat militaire. Ned Price a laissé planer la menace de sanctions en promettant d'envisager "toutes les mesures appropriées" pour "faire rendre des comptes à ceux qui ont recours à la violence" et "à ceux qui se rendraient responsables de faire dérailler la marche du Soudan vers la démocratie".
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