"J'ai réitéré aujourd'hui, dans un entretien téléphonique" avec la ministre des Mines Antoinette N'Samba Kalambayi "la condamnation du gouvernement chinois contre toute exploitation illégale des ressources naturelles en RDC", écrit l'ambassadeur, Zhu Jing. Dans son texte, le diplomate ajoute avoir assuré la ministre de "la disponibilité du gouvernement chinois à collaborer avec les autorités congolaises pour sanctionner les responsables". Juste avant, l'ambassade de Chine a également tweeté, après une sévère mise en cause des activités chinoises en RDC dans un documentaire du journaliste camerounais Alain Foka, titré "En finir avec la traite négrière en Afrique", diffusé mercredi sur YouTube et très largement commenté à Kinshasa. "Hautement attentive" à cette vidéo, l'ambassade précise avoir "saisi les autorités congolaises pour vérifier la réalité" des accusations portées. Le gouvernement chinois, assure l'ambassade, "demande toujours aux entreprises et ressortissants chinois de respecter strictement les lois et réglementations congolaises". Dans son message, l'ambassadeur ajoute de son côté être d'accord sur le fait que "les enquêtes doivent être menées en respectant les faits", mais aussi "qu'il faut résister à la diffamation, à la xénophobie et aux incitations à la haine". Dans ce contexte, une lettre de la ministre des Mines diffusée jeudi sur les réseaux sociaux a ajouté à la confusion. Alors que les autorités du Sud-Kivu, région minière du sud-est du pays, avaient décidé le 20 août de suspendre les activités d'entreprises chinoises soupçonnées "d'abus" manifestes et "multiples" dans l'exploitation de sites aurifères dans le territoire de Mwenga, la ministre fait savoir qu'elle s'oppose à cette décision. Cette mesure viole la loi sur les pouvoirs des gouverneurs, "le pouvoir de suspendre me revenant", écrit-elle, en demandant au ministre de l'Intérieur de faire savoir au gouverneur qu'il doit revenir sur cette suspension. "Avec cette décision, que nous regrettons, on peut donc dire que la ministre des Mines tolère les abus commis par les sociétés chinoises à Mwenga", a déploré à Bukavu Raoul Kitungano, responsable de l'ONG Justice pour tous spécialisée dans la gouvernance minière au Sud-Kivu. Début août, un député du territoire avait déploré "l'anarchie totale causée par la ruée vers l'or" et apporté son soutien à des chefs de villages qui s'étaient opposés aux "nouveaux maîtres chinois".
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