Mercredi, "des orpailleurs se sont clandestinement introduits dans les anciennes galeries de la mine d'or de Bissa Gold, dans la province du Bam", indique un communiqué de la police. Lors des fouilles menées par la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) chargée de la sécurisation du site, "six corps sans vie, morts probablement des suites d'un manque d'air lié à la profondeur des trous (galeries)", ont été découverts et sept autres blessées, ajoute-t-il. L'un des blessés a succombé à ses blessures, portant le nombre de morts à sept, selon des habitants de la localité joints par l'AFP. A la suite à ce drame, "des représailles de la part des populations, principalement des orpailleurs, ont occasionné d'importants dégâts matériels sur le site de la mine", a affirmé un travailleur du site minier sous le couvert de l'anonymat. "Il y a eu des dégâts matériels à l'usine, plus d'une dizaine de véhicules incendiés", mais "les forces de sécurité ont sécurisé le site", a précisé un responsable de la mine en soulignant que, "très affectée par le décès des orpailleurs à l'intérieur de son domaine, (elle) a arrêté les opérations en mémoire des victimes". La police, qui n'a pas fait mention de ces dégâts dans son communiqué, a invité la population "au calme et à la retenue" et "rappelé l'impérieuse nécessité de respecter les dispositions réglementaires prises par le gouvernement en matière d'exploitation artisanale des sites miniers". Les incidents sont fréquents sur les sites aurifères du Burkina Faso, où les populations des localités abritant ces mines estiment que les retombées pour les communautés locales sont très faibles. Avec dix-sept mines industrielles en exploitation, le secteur aurifère a contribué en 2019 pour 13,13% au PIB du Burkina (contre 10,6% en 2018) et généré 275 milliards de FCFA de recettes budgétaires. L'or est devenu en une douzaine d'années un secteur économique stratégique pour ce pays pauvre et enclavé de 20 millions d'habitants, dont le principal produit d'exportation était auparavant le coton. Frontalier du Mali et du Niger, le Burkina est le théâtre d'attaques jihadistes régulières depuis 2015, qui ont fait quelque 1.400 morts et plus d'un million de déplacés. Les groupes jihadistes s'en prennent souvent aux employés des mines d'or. La dernière attaque remonte à novembre 2019 à Boungou (est) et avait fait au moins 38 morts, soit la plus meurtrière action de ce type.
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