A travers le monde, les banques centrales cherchent à créer des versions numériques de leurs monnaies, les CBDC, devant la croissance des paiements effectués sur la toile et pour concurrencer les cryptomonnaies qui échappent à tout contrôle étatique ou des régulateurs mondiaux. Les Nigérians étaient censés pouvoir, à partir du 1er octobre, télécharger l'application eNaira et alimenter leurs portefeuilles mobiles en utilisant leurs comptes bancaires existants. Avec ce lancement, le Nigeria, preière économie d'Afrique en termes de PIB et pays le plus peuplé du continent (plus de 200 millions d'habitants), devait faire figure de pionnier sur le continent, au côté du Ghana qui teste depuis septembre son e-Cedi, comme nouveau moyen d'échange. "Le lancement prévu le 1er octobre 2021 est différé, en raison d'autres activités prévues pour commémorer le 61e anniversaire de l'indépendance du pays", indique le porte-parole de la CBN dans un communiqué. "La CBN et ses partenaires ont travaillé jour et nuit pour garantir un processus sans heurt", ajoute-t-il, sans donner de nouvelle date de lancement officiel du eNaira. Les responsables de la CBN n'ont pas répondu aux appels de l'AFP. Les cryptomonnaies sont très utilisées au Nigeria, classé en 2020 troisième utilisateur de monnaies virtuelles au monde après les Etats-Unis et la Russie, par une étude du cabinet de recherche spécialisé Statista. Avec les cryptomonnaies, les Nigérians cherchent surtout à échapper à la dépréciation constante du naira ces dernières années. Elles leur permettent également de recevoir plus facilement de l'argent de la diaspora ou de faire sortir leur épargne du pays. Depuis quelques années, la Banque centrale du Nigeria s'inquiète de l'impact des cryptomonnaies sur son économie, arguant notamment qu'elles sont utilisées pour le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. La Chine est devenue la première économie majeure à lancer, l'an dernier, la version test d'une monnaie numérique. Depuis, au moins cinq pays ont lancé leur monnaies virtuelles, selon le groupe de réflexion américain Atlantic Council.
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